Yvonne*, une alerte septuagénaire lausannoise, a contacté le service juridique de Bon à Savoir pour signaler qu’elle a récemment été confrontée à une tentative d’arnaque par téléphone. Une femme l’a appelée en lui affirmant qu'elle avait droit à un dédommagement de 5990 fr. suite à l’arrestation et au procès d’individus coupables de harcèlement téléphonique. La mystérieuse interlocutrice s’est présentée comme étant la secrétaire de l’avocat M**, de Genève. Pour toucher ce montant la retraitée devait simplement verser au préalable 10% d’honoraires (599 fr.) au pseudo ténor du barreau. Faire payer les personnes crédules en leur promettant le jackpot, voilà un mécanisme d’arnaque bien connu…
La secrétaire bidon a ainsi tenté de convaincre notre lectrice d’acheter des paysafecards afin d'effectuer le paiement demandé. Sans succès. Plus inquiétant, un homme a rappelé ultérieurement, signalant qu’un certain Monsieur Alévèque passerait le lendemain au domicile de notre lectrice pour discuter des modalités de versement du dédommagement. Fort heureusement, celui-ci n’est jamais venu. Yvonne, qui avait bien flairé l’arnaque, n’ayant d’ailleurs jamais porté plainte pour harcèlement téléphonique, regrette d’avoir malgré tout laissé son interlocutrice lui faire perdre une demi-heure pour tenter de la convaincre.
Quant au fameux ténor du barreau, Bon à Savoir a découvert qu’il existe bien une avocate à Genève portant le nom évoqué. Cette dernière nous a confirmé qu’elle n’a absolument aucun lien avec cette affaire.
L’arnaque, qui cible les seniors, est connue en France et en Belgique. De toute évidence, elle touche aussi la Suisse désormais.
La police cantonale vaudoise dit ne pas avoir connaissance, pour l’heure, d’autre cas sous cette forme précise, mais rappelle que le procédé, sur le fonds, est bien connu. Dans ce genre de situation, elle recommande de:
- ne pas donner suite, ne rien verser et refuser un rendez-vous chez soi (le cas échéant, ne pas ouvrir la porte);
- noter un maximum d’informations: numéro de téléphone de l’interlocuteur, noms fournis, etc et porter plainte, si on le souhaite, en se rendant à un poste de police. La démarche est totalement gratuite.
Sébastien Sautebin
* Prénom d’emprunt ** Nom connu de la rédaction