Les enfants sont particulièrement exposés à des objets renfermant des composés nocifs. Or, comme l'explique le magazine français Que choisir dans son dernier numéro, ils sont plus vulnérables que les adultes. En effet, proportionnellement à leur poids, les quantités ingérées sont plus importantes et leur système immunitaire n'est pas encore prêt à se défendre. Ils y sont de surcroît plus facilement exposés, puisqu'ils sont le plus souvent assis ou couchés par terre, soit a proximité immédiate des articles.
Les plus graves
Le magazine français a retenu 68 produits, sélectionné dans six catégories, pour examiner la présence de substances chimiques et, le cas échéant, leur teneur en bisphénols, phtalates, métaux, formaldéhyde, etc. Résultat: quatre produits présentent une toxicité jugée «inacceptable». Il s'agit d'une tétine sur les dix examinées, un matelas sur les sept testés et deux puzzles sur les quatorze passés au crible par les experts.
Dans le détail, les produits incriminés sont:
- La tétineTigex Hello Kitty, qui affiche 0.429 mg/kg de bisphénol A, substance pourtant interdite dans les biberons en France.
- Le matelas à langer Baby Calin, qui contient un retardateur de flamme chloré dans une teneur de 163 mg/kg. Or, la limite légale pour ce perturbateur endocrinien et mutagène est fixée à 5 mg/kg au maximum.
- Deux tapis Bruin de Toy R Us, qui renferment du formamide, un assouplissant potentiellement cancérigène, à hauteur de 270 et 580 mg/kg, alors qu'il est interdit au-delà de 200 mg/kg.
Bon sens et précautions
Bien évidemment, ces substances ne sont pas mentionnées sur les emballages des produits. Il faut donc rester vigilant et suivre les quelques conseils suivants:
➢ Eviter, par exemple, les plastiques souples. Les durs présentent en effet moins de risques.
➢ Remplacer les lingettes et laits de toilette par de l'eau et du savon que l'on rince et appliquer des huiles naturelles (amandes ou olives).
➢ Aérer les tapis puzzle pendant une journée puisqu'ils renferment souvent des phtalates, surtout s'ils sentent fort au déballage. Ce conseil vaut d'ailleurs pour tout autre jouet, cela permet ainsi aux composés volatils de s'évacuer.
➢ Eviter les vêtements avec des imprimés, car la colle contient parfois des phtalates. Plus globalement, laver les habits et autres jouets quand c'est possible (poupées en tissu, peluches, etc.) avant la première utilisation.
Enfin, Annick Chevillot, auteure du dossier «Poisons quotidiens», parus aux éditions Bon à Savoir, recommande de se fier au label allemand «GS» pour «Geprüfte Sicherheit». Il est, en effet, le seul à garantir le respect de toutes les valeurs limites et indique que des organismes indépendants ont analysé le produit.
Marie Tschumi