Le concept est simple: le client achète – n’importe où – un produit X proposé par le prestataire du cashback, puis, grâce à un coupon, reçoit en retour une partie du prix d’achat. La plateforme web cash-cash.ch, lancée hier, tend à simplifier le processus en permettant à ses utilisateurs d’envoyer une photo du ticket de caisse, via son smartphone ou son ordinateur, et de se faire virer l'argent de la remise directement sur son compte en banque. «Notre but est de proposer un maximum d’offres «100% remboursées» en utilisant le web et non les médias traditionnels qui sont boudés par les jeunes consommateurs», explique son fondateur Edgard Lauris.
Jusqu'ici, tout semble merveilleux, les clients bénéficiant de rabais avantageux et les marques faisant découvrir leur produit. Mais ce «gagnant-gagnant» cache, en fait, un business toujours plus florissant: le commerce des données privées. En effet, pour qu'un utilisateur reçoive un cashback, il doit transmettre des informations comme un nom, un e-mail et parfois un numéro de téléphone.
Le nouveau prestataire cash-cash.ch ne déroge pas à la règle. Si, dans une charte disponible en ligne, l'entreprise dit s'engager «à protéger la vie privée de tout utilisateur et la confidentialité de ses données», on y apprend , plus loin, que les informations peuvent être transmises à la marque concernée, voire à des partenaires tiers. «Oui, nous transmettons les données des utilisateurs aux marques avec lesquelles ils ont conclu une offre de cashback, confirme Edgard Lauris. Et lorsqu'ils nous en donnent l’autorisation, elles sont également transmises à nos partenaires, c’est à dire ceux qui proposent des remises via notre plateforme.»
Il convient donc de ne pas être dupe: les remises ne servent pas uniquement «à faire plaisir aux consommateurs» mais bien à enrichir les bases de données clients des entreprises. D'autres prestataires, comme i-reductions.ch ou radin.ch, proposent aussi des coupons, mais leur principe est de générer du trafic vers les sites des marques.
Enfin, il faut se se méfier des cashback associés à des système d'abonnements avec lesquels les clients doivent payer une certaine somme mensuellement (lire notre article «Cashback»: gare aux faux bons plans»). Ce qui n'est le cas d'aucun des sites mentionnés ci-dessus.
Loïc Delacour