On le savait, un test récent le confirme: la plupart des imprimantes laser produisent des milliards de particules fines et ultrafines parmi lesquelles du silicium, du brome et du chrome – substances intrinsèquement toxiques. L'an dernier, l’Institut fédéral pour la recherche et les essais des matériaux de Berlin lançait un cri d'alarme, tout en taisant le nom des marques, afin de préserver les intérêts commerciaux des fabricants… Nous avions alors relevé le défi de les démasquer, en démontrant qu'entre le modèle le plus polluant – Kyocera Mita FD-1100, 7,6 milliards de particules par page imprimée – et le plus propre – HP CLI CP1515N, 2,7 millions «seulement» – le choix était vite fait!
Le magazine allemand Computerbild a fait le même exercice et vient de publier les résultats. Les chiffres sont plus impressionnants encore, car ils mesurent la dangerosité après 10 minutes d'utilisation. Or, durant ce laps de temps, l'imprimante laser la HL-3150CDW de Brother laisse échapper 990 milliards de particules fines, contre 870 milliards pour le modèle Aficio SP C240DN de Ricoh, 660 milliards» pour le modèle C301dn de Oki, et 590 milliards pour la modèle Xpress C410W de Samsung. A l’inverse, le modèle i-Sensys LBP 7110CW de Canon n'émet «que» 360 millions de particules et le Pro 200 M251n de Hewlet Packard» 320 millions, soit 3000 fois moins que l'appareil le plus polluant.
Problème toutefois: il n’y a, pour l'heure, aucune limitation concernant les émissions de particules provenant des toners d’imprimantes, en Suisse comme en Europe. Les réactions des grands constructeurs sont donc unanimes: puisque les autorité ont renoncé à imposer des normes, c'est donc que l’utilisateur ne court pas de danger en inhalant des particules fines et ultrafines... Ce n’est cependant pas l’avis de l’Office fédéral de la santé (OFSP), pourtant généralement peu alarmiste. Qui, lors de notre propre test, avait admis que, pour les personnes sensibles, des concentrations élevées de composés organiques volatils et semi-volatils peuvent être source d’irritation des muqueuses, souvent accompagnée de stress et de maux de tête.
A défaut de protection légale, outre le choix du meilleur matériel possible, voici quelques conseils utiles:
- Placer les imprimantes dans un local vaste et bien aéré.
- Ne pas diriger le système de ventilation vers les postes de travail.
- Essuyer les fuites de toner avec un chiffon humide.
- Laver les taches de toner qui se déposent sur la peau avec l’eau froide et du savon.
- Si la poudre entre en contact avec les yeux ou la bouche, se rincer avec de l’eau froide pendant 15 minutes.
Alexandre Trejo