Cruel dilemme: «Les déos sans sels d’aluminium les mieux classés dans votre test sont vendus sous forme de spray. Est-ce écologique?» se demande cette lectrice. Autrement dit, le produit cosmétique le mieux noté respecte-t-il notre peau, mais aussi l'environnement?
Au rayon des cosmétiques, deux facteurs déterminent, notamment, l’impact du conditionnement sur la planète: le matériau (plastique, aluminium ou verre) et le mode de diffusion du produit (déodorant à bille ou aérosol).
Côté matériau, l’aluminium est plus favorable que le verre, à condition d’être recyclable. Le flacon non réutilisable a en effet deux inconvénients: il est lourd et sa refonte nécessite beaucoup d’énergie, puisqu’il doit être chauffé à 1600°C. Quant au plastique, il nécessite quatre fois moins d’énergie que l'aluminium pour sa fabrication, mais il ne peut être récupéré. L'aluminium, en revanche, peut être recyclé à 90%. Si on trie correctement ses déchets, le lauréat de notre test devrait donc afficher ainsi un bilan écologique correct.
Petit bémol: qui dit aluminium dit spray, et donc gaz propulseur. Les chlorofluorures de carbone, destructeurs de la couche d’ozone, sont certes interdits depuis les années 1980, mais les bombes aérosols contiennent toujours des gaz inflammables, tel du propane, comme le précise un logo spécifique.
Dans ce cas, la bonbonne ne doit donc pas être jetée dans la benne avec l’aluminium, mais dans des conteneurs spécialement prévus à cet effet. Or, si certaines communes reprennent ce type d’emballage, toutes ne le font pas. Il faut donc s'informer à ce propos auprès de la voirie.
En attendant que les autorités imposent aux fabricants de conditionner les cosmétiques dans des flacons en pet, avec une petite pompe réutilisable, il y a décidément de quoi suer devant les rayons cosmétiques!
Claire Houriet Rime