Les voitures électriques ne cessent de se perfectionner et seront, une fois encore, parmi les vedettes du prochain Salon de l’automobile, à Genève. Si leurs avantages écologiques sont souvent mis en avant, leurs dangers potentiels pour la santé humaine, dus à l’émanation d’ondes électromagnétiques, sont, en revanche, rarement évoqués. Mais est-ce un mythe ou une réalité?
Pour répondre à cette question, nous avons testé, grâce à l’expertise des ingénieurs de la Haute école bernoise en technique automobile de Vauffelin, l'Opel Ampera (un modèle électrique) d’un lecteur qui se plaignait notamment de douleurs articulaires au volant de son véhicule.
Les ingénieurs ont ainsi calculé, à quatre endroits différents de l’habitacle (soit à la hauteur des pieds, du bassin et de la tête du conducteur ainsi que sur le siège arrière droit au-dessus du passage de la roue) le champ magnétique dégagé (qui se calcule en nanotesla) à une vitesse de 80 km heure.
La faute aux pneus
Les mesures effectuées à proximité du conducteur varient entre 850 à 6200 nanotesla, soit au-dessous de la limite quotidienne de 10 000 nanotesla fixée par la Commission internationale sur la radioprotection non ionisante. En revanche, les données recueillies pour le siège arrière de la voiture (plus de 24 000 nanotesla) sont largement supérieures aux normes recommandées. Pour l’ingénieur Andreas Kessi, de tels chiffres s’expliquent par la présence, à cet endroit, de la carcasse métallique du pneu: un champ magnétique se forme dès que la voiture roule.
Conclusion: le taux ne dépend pas du système de propulsion, mais bien du roulement, similaire dans un véhicule électrique ou à benzine. Les taux sont donc comparables à ceux d’une voiture à essence. L’ingénieur ne s’étonne cependant pas des douleurs ressenties par notre lecteur, certaines personnes étant plus sensibles que d’autres au smog électronique.
La parade réside en la démagnétisation de la voiture, rendue possible grâce à un appareil développé par les ingénieurs bernois. Elle coûte entre 60 et 100 fr. dans 28 garages suisses, dont M2 Cars Sàrl, à Bösingen (FR), le Garage des Sports, à Monthey (VS) et Grosspeter AG, à Reinach (BE).
Markus Fässler /sg