Sur papier glacé, les banques assurent un accès en ligne 24h sur 24, sept jours sur sept. Mais dans les faits, les ordres de paiement passés en ligne sont systématiquement exécutés le lendemain, voire le lundi suivant si on les fait le vendredi. Un report qui peut être lourd de conséquences.
«Dans certains cas, tel que des avances de frais pour un recours au Tribunal fédéral, ce délai peut en entraîner l’annulation de la démarche», met en garde Jean-Claude Michellod. «J’ai signalé le problème à PostFinance, en demandant de mettre au moins explicitement en garde ses clients sur les conséquences du report. On m’a promis d’étudier la question.»
Vérification nécessaire
PostFinance n’est pas la seule institution à reporter les ordres de paiement au lendemain, voire au lundi. Car les transferts virtuels ne sont pas entièrement automatisés. Dans l’immense majorité des cas, les ordres traversent sans encombre les premiers filtres de surveillance, mais il peut arriver qu’une transaction inhabituelle soit bloquée. Elle est alors examinée par un spécialiste, ce qui empêche d’office tout trafic de paiements le week-end.
D’où le délai entre la transmission du virement et son exécution effective. En Suisse romande, le feu vert est donné dans la journée pour les ordres passés avant 12h à la BCGE et CS, 13h à la BCV et 14h chez UBS ou PostFinance. Les clients de Raiffeisen devront se lever aux aurores et effectuer le dernier clic avant 7h pour que le paiement parte le jour même. Pour aller plus vite, il faut payer: la coopérative reporte ce délai à 14h contre paiement, le montant de ce dernier variant selon chaque société locale. De son côté, Credit Suisse facture 3 fr. pour effectuer le jour même un paiement passé après midi. Le même service coûte 5 fr. chez PostFinance.
Au sein de la même institution, les transferts sont quasiment immédiats. «En revanche, il faut encore compter, explique Jean-Raphaël Fontannaz, porte-parole d'UBS, avec un délai jusqu'à l'enregistrement du montant sur le compte destinataire». En effet, quand un ordre passe d’une banque à l’autre, il passe par un organe intermédiaire, la centrale de compensation. Celle-ci compare les informations et opère, comme son nom l'indique, la compensation des paiements effectués entre les différentes institutions bancaires: seul le solde est enregistré par la Banque nationale suisse. Une fois seulement la transaction effectuée, les deux banques actualiseront les comptes de l’émetteur et du destinataire.
D'où l'importance de s’y prendre assez tôt pour respecter les dates butoirs.
Claire Houriet Rime