«Filet d’esturgeon fumé à chaud de la Maison tropicale de Frutigen», indique l’emballage Fine Food, vendu chez Coop. Ladite maison, située dans l’Oberland bernois, gère un élevage alpin d’esturgeon, utilisant une «eau chaude à 18 degrés de haute qualité provenant de l’intérieur du Lötschberg. Elle constitue l’environnement idéal pour l’esturgeon sibérien.», si on en croit le site internet de l’entreprise.
Magnifique! Sauf qu'une étiquette collée sur le paquet précise, elle, que le poisson n’est pas suisse mais français. Dès lors, d’où vient-il réellement, s’interroge un lecteur?
Nous avons posé la question à la société Maison tropicale. Laquelle ne nous a pas réellement répondu puisqu’elle nous a affirmé que tous les filets frais proviennent bien de l’élevage de Frutigen. Or, les esturgeons utilisés dans les produits Fine Food de Coop sont fumés! Par conséquent, ils n’ont jamais mis ne serait-ce qu’une nageoire dans les bassins de l’Oberland bernois.
Il n’y a qu’à lire l’emballage
Coop l’a finalement concédé mais il a fallu insister. Les filets arrivent congelés depuis la France ou l’Italie, avant d’être décongelés et fumés à Frutigen. Le géant orange n’y voit pourtant rien à redire, puisque les indications sont conformes aux règles en vigueur et que toutes les informations se trouvent sur l’emballage.
Il n’empêche: en matière de transparence envers le consommateur, on a déjà vu mieux! D’autant que l’entreprise Maison tropicale apparaît simultanément sous l’appellation «transformateur» et «fabricant». Et que le site internet Coop ajoute encore à la confusion, puisqu'il explique que «les esturgeons de Frutigen sont d’abord élevés dans des bassins d’eau claire dans le nord de la France avant de rejoindre les eaux des sources de la vallée de la Kander».
Les esturgeons congelés dans l’Hexagone ressusciteraient donc dans les eaux de Frutigen... Pour un peu, on croirait presque à un miracle biologique …
Marco Diener/cg