En 2012, c'est 13,6 millions de mètres cubes de bois qui ont été engloutis dans les produits construits par Ikea. Cela représente 1% des réserves mondiales commercialisées. Si la firme suédoise profite de la consommation effrénée de meuble en kit, elle commence aussi à s'inquiéter de l'impact négatif sur son image en terme d'écologie.
En France, c'est donc le projet «Seconde vie» qui a vu le jour. Il s'agit d'un système permettant d'évaluer le prix de rachat d'un vieux meuble acheté dans l'une des enseignes et de recevoir une carte cadeau en échange. En Suisse, par contre, on traîne encore un peu mais l'intérêt est là: «Ce système nous intéresse beaucoup, déclare la porte-parole Virginia Calisi. Il y a d’ailleurs eu un projet pilote en Suisse alémanique. Mais pour l’heure, aucune décision n’a encore été prise quant à son implémentation en Suisse.»
La volonté de réduire l'impact sur l'environnement est louable. Reste que les conditions du système français laisse perplexe. Pour être repris, les meubles doivent en effet être en bon état et montés. Pour ramener un canapé quatre places ou une grande bibliothèque, cela s'annonce donc compliqué.
Autre challenge pour la marque: la majorité de ses meubles seraient difficile à recycler du fait de leur structure faite de bouts de bois et de colle.
Alors, s'agit-il d'une simple opération marketing destinée à faire revenir les clients dans les magasins? «Le but d’un tel système n’est pas de générer du trafic supplémentaire dans nos magasins, se défend Virginia Calisi. Il s’agit plutôt d’une question d’image et de respect de l’environnement. Pour augmenter le nombre de clients, nous préférons miser sur les promotions, par exemple.»
D'autres marques populaires s'essaient à la récupération de vieux produits. On pense notamment à H&M qui reprend des vêtements usés. Des initiatives qui sont bien sûr à encourager, bien qu'elles puissent selon les cas être assimilées à du simple «greenwashing».
Loïc Delacour