L’agence fédérale américaine des denrées alimentaires (FDA) a décidé de bannir, depuis le début de l'année, trois composés synthétiques utilisés, notamment, dans les emballages de pizzas, de popcorn (sacs pour micro-ondes) ou de fast-food. Ce sont tous des perfluorcarbures (PFC). Ils sont accusés d’être nocifs pour la santé, mais aussi pour l’environnement. Les organisations civiles ont alors dénoncé une décision trop tardive: «Les produits chimiques industriels qui polluent le sang des gens n’ont clairement pas leur place dans les emballages, a déclaré l’une d’entre elles. Mais il a fallu plus de 10 ans à la FDA pour comprendre cela.»
Hier, c’est Greenpeace qui réprimait l’utilisation de ces même PFC dans la fabrication des vêtements de sport. Selon des analyses effectuées avec 40 produits issus de 19 pays dont la Suisse, 90% en contiennent. «Il existe pourtant des alternatives sans PFC, affirme l’ONG. Les textiles en polyester et en polyuréthane, par exemple, n’en contiennent pas et résistent au mauvais temps. Des marques telles que Fjällräven, Paramo, Pyua, Rotauf et R’adys proposent de tels tissus.»
Quel est donc ce composé tant décrié?
Les PFC sont des gaz fluorés qui étaient préalablement utilisés dans les climatiseurs et les extincteurs. Antiadhésifs, imperméabilisants, repoussant l’eau et la graisse, ils se sont invités, par la suite, dans les textiles de type Gore-Tex, les crèmes pour le corps ainsi que les emballages alimentaires ou dans les ustensiles de cuisson (téflon).
Les effets sur la santé sont documentés dans plusieurs études. Les perfluocarbures agiraient comme perturbateurs endocriniens, et augmenteraient le risque de déficit de l’attention et d’hyperactivité chez les enfants. Ces composés seraient, par ailleurs, irritants, toxiques et cancérigènes avérés chez les animaux.
Les impacts négatifs ne s'arrêtent pas là et touchent également l'environnement: les PFC encouragent l’effet de serre et s’accumulent dans l’eau, dans le corps des animaux ou encore dans le sang et le foie humain. Fin 2015, Greenpeace affirmait également en avoir trouvé dans l'eau et la neige de huit régions de montagne, dont le Parc national suisse des Grisons. Nocifs, les perfluocarbures semblent donc bel et bien présents partout. Même dans les régions les plus reculées et naturelles de Suisse.
Loïc Delacour