Une centaine d’emplois pourraient disparaître si le projet pilote lancé cet été par La Poste pour la réexpédition du courrier s’avère concluant. Chaque jour, entre 15 et 20 millions de lettres passent par les centres de tri, dont quelque 500 000 doivent être réacheminées vers une nouvelle adresse ou un domicile temporaire tel qu’un chalet de vacances.
«Ces envois seront à l’avenir automatiquement reconnus par la machine, scannés et envoyés au Vietnam à la filiale Swiss Post Solutions», explique le porte-parole Oliver Flüeler, confirmant l’information parue dans Le Matin Dimanche. «Sur place, les collaborateurs asiatiques rechercheront la nouvelle adresse dans la banque de données correspondante.»
Les lettres seront alors munies du code orange correspondant à la bonne destination puis glissées dans la caisse du facteur, dans l’ordre des boîtes à lettres. Celui-ci ne doit donc plus trier sur place les courriers réexpédiés. Les courriers comportant des erreurs dans le nom, le prénom ou le numéro de rue sont également concernés.
Le projet pilote ne concerne pour l’heure que le centre de tri de Zurich-Mülligen. S’il s’avère concluant, il sera étendu aux centres d’Eclépens et de Härkingen. Les adresses illisibles, en revanche, restent en Suisse pour être déchiffrées dans les bureaux dédiés à cet effet à Coire ou à Sion.
Le scannage des lettres, déjà en vigueur pour les colis, marque une nouvelle étape vers la digitalisation du courrier. «Il permettra dans un proche avenir de découvrir, en ligne, le contenu de sa boîte à lettres», poursuit le porte-parole.
Sur le plan des emplois, la nouvelle pratique devrait entraîner des suppressions de poste chez les facteurs, mais en créer dans les centres de tri. La Poste estime au final qu’une centaine de postes devraient disparaître. Ces suppressions auront lieu au gré des fluctuations naturelles, sans licenciements, assure le géant jaune. Un chiffre qui devra encore être précisé à l’issue du projet pilote.
Claire Houriet Rime