Fonds destiné à promouvoir la production d’électricité «verte», la rétribution à prix coûtant (RPC) est financée par une taxe ponctionnée sur les factures d’électricité. Au début de l’année, celle-ci a presque doublé en grimpant de 0.6 ct le kilowattheure (KWh) à 1.1 ct. Un ménage moyen, dont la consommation annuelle de courant s’élève à 5400 KWh, paie donc 59.40 fr. en sus, contre 32.40 fr. en 2014.
Grosses entreprises favorisées
Si tous les foyers doivent s’acquitter de ce supplément sans broncher, il n’en est pas de même pour les entreprises et l’industrie. Depuis l’an dernier, les entités dont les frais d'électricité représentent 5% au moins de la valeur ajoutée brute (VAB) peuvent en être partiellement ou totalement exonérées. Or, les entreprises sont toujours plus nombreuses à profiter de cette mesure: selon les chiffres de l’Office fédéral de l’énergie, elles étaient 65 en 2014, mais 100 en 2015.
Au total, ce cadeau a représenté un manque à gagner de 25 millions l'an dernier. Ainsi, les recettes globales, qui auraient dû rapporter 334 mio pour financer la RPC se sont montées à 309 mio. Ce manque à gagner (-7.5%) devrait, en toute logique, grimper encore en 2015, vu la hausse des entités partiellement ou totalement exonérées.
Ménages à la caisse
En avantageant la compétitivité économique de grandes entreprises, on réduit la manne financière destinée à l’électricité renouvelable. Or, comme la politique énergétique entend soutenir un nombre croissant d’installations de production de courant vert, il faut bien trouver des compensations. C’est ainsi que la taxe, passée de 0.6 ct/KWh en 2014 à 1.1 ct en 2015, grimpera à 1.3 ct en 2016. Une décision du Conseil fédéral que les ménages apprécieront, puisque leur facture (pour 5400 KWh) se montera à 70.20 fr. (+18.2%) l’an prochain…
Yves-Noël Grin / Yves Demuth