A l’achat d’un litre de lait de la marque Pro Montagna, une de nos lectrices s'inquiète: le label tient-il ses promesses ou n’est-ce qu’une stratégie marketing? Car pour chaque produit vendu avec ce label, Coop s'engage à reverser un montant aux paysans de montagne: 5 centimes pour un litre de lait, par exemple. «Mais je crains que ce soit un peu comme le courant vert, commente notre lectrice, dont on sait qu'il est issu de divers lots d'électricité, souvent achetés un an à l'avance au plus offrant, fussent-ils d'origine nucléaire…»
Les choses semblent plus strictes pour les produits Pro Montagna. D'abord, ils répondent aux critères de l’Ordonnance fédérale sur les dénominations «montagne» et proviennent donc bel et bien des régions pentues de notre pays! A noter, cependant, que cette appellation est moins restrictive que celle d’«alpage», car elle inclut toute la chaîne du Jura et les Préalpes.
Quant au montant ristourné, il ne va pas directement dans les poches du producteur, mais il est versé à «Parrainage Coop pour les régions de montagne», un organisme à but non lucratif appartenant au groupe alimentaire. Celui-ci redistribue, ensuite, l’argent, en soutenant divers projets en faveur des paysans et producteurs de montagne.
D'ailleurs, selon la plateforme Labelinfo, qui compare les différentes appellations du marché suisse, Pro Montagna, avec deux points sur trois pour la transparence, est nettement meilleur que son concurrent «Heidi» de la Migros, qui ne recueille aucun point pour ce critère. En revanche, au niveau du contrôle et de la certification, les deux labels engrangent deux points sur trois. «C'est un bon résultat, précise Jean-Pierre Pralong, responsable du secrétariat romand de Pusch, à l’origine de la plateforme Labelinfo, même si certains points peuvent encore être améliorés. Exemple: la certification pourrait se faire tous les ans, comme pour les AOC, et non tous les quatre ans comme aujourd'hui».
Stéphanie Guelpa