Quand on achète un édredon, on fait une confiance aveugle à l’étiquette… et donc au vendeur. Impossible, en effet, de vérifier la qualité des plumes et le poids d’un duvet sans l’ouvrir ou, tout au moins, l’essayer! Pour savoir si les commerces méritent cette confiance, nous avons testé une dizaine de couettes parmi les plus vendues dans une fourchette de prix allant de 80 fr. à 800 fr.
Ces modèles, utilisables toute l’année, sont de taille standard pour une personne, soit 160 cm x 210 cm, à part le modèle d’Ikea qui mesure 150 cm x 200 cm. Ils se différencient par la proportion de plumes et de duvets, de même que par leur poids (voir tableau). Tous sont censés être lavables à la machine.
Le laboratoire a testé la qualité du remplissage effectif et l’adéquation de ce dernier avec le contenu affiché sur l’étiquette (lire encadré). Il a aussi vérifié la résistance de la couette au lavage.
Résultat: la qualité du remplissage est particulièrement élevée pour les modèles de Sanadaun, Globus, Pfister, Billerbeck et Interio. Ils décrochent de très bonnes notes parce qu’ils sont faits exclusivement de duvet et de plumettes en excellent état. Les experts se sont en revanche montrés plus sévères envers les couettes d’Inhouse, d’Optima et d’Ikea qui contiennent également, en faibles pro por tions toutefois, des plumes brisées et abîmées. Migros, chez qui nous avons acheté le modèle Optima, a expliqué à ce propos que le plumage des canards se fait à la machine, un processus qui peut déchirer les flocons de duvet et endommager les plumettes.
L’épreuve du lavage
Il est néanmoins réjouissant de constater que les fabricants ne trichent pas sur le contenu affiché, bien au contraire. Les édredons de Globus, Sanadaun, Billerbeck, Ikea et Optima contiennent même davantage de duvet qu’annoncé sur l’étiquette! Seul Interio n’honore pas ses promesses sur ce point. Sa couverture ne contient ainsi que 80% de duvet de canard au lieu des 90% affichés. Selon le distributeur, il s’agit là d’un cas isolé. Le magasin a immédiatement réagi en effectuant des contrôles dans ses stocks et ses filiales. Il promet que, depuis le 1er décembre 2011, tous les articles vendus vont correspondre à l’étiquette.
Pour une bonne hygiène, un duvet doit pouvoir être passé à la machine. Ceux de Migros sont très pratiques à cet égard, puisqu’ils sont formés de deux parties réunies par une fermeture éclair. Ils peuvent être ainsi divisés et glissés facilement dans le tambour.
A part celles de Globus et de Pfister, la plupart des couettes testées résistent toutefois mal à ce processus. Le rembourrage de l’édredon Billerbeck a ainsi tellement voyagé entre les caissettes que l’une d’entre elles est ressortie vide du tambour! (voir photo ci-dessous). Le fabricant indique n’avoir jamais reçu de réclamation à ce propos et impute le problème à une finition mal exécutée. «Dans un tel cas, nous remplaçons immédiatement et gratuitement le duvet défectueux», assure Sandro Corpina, directeur de Billerbeck.
Trois modèles ont fortement rétréci au lavage. Les experts ont ainsi mesuré une différence de 17 cm par rapport aux mensurations de départ sur l’enveloppe d’Inhouse. La diminution atteint 22 cm pour celle d’Optima et même 26 cm pour celle d’Ikea. Le magasin suédois affirme, lui aussi, n’avoir jamais reçu de réclamations et promet de procéder à des contrôles.
Du simple au décuple
Bonne nouvelle pour ce qui est du poids effectif qui dépasse, dans la majorité des cas, le grammage affiché, à l’exception des couettes vendues par Ikea et Fly, plus légères. Ce dernier commerce rétorque que des pointages effectués à l’interne sur une dizaine de duvets concluent, au contraire, à un poids supérieur aux résultats de notre test.
Le volume du remplissage est un indicateur important de qualité. Plus il est élevé par rapport au poids de l’édredon, plus il sera chaud et confortable. Ici, c’est le modèle de Billerbeck qui obtient la meilleure note. Les couettes d’Optima, d’Inhouse et d’Ikea sont cependant mal évaluées.
Notre sélection révèle enfin de grandes différences de prix, puis qu’ils varient du simple au décuple. Or, un édredon de qualité ne coûte, selon nos résultats, pas forcément plus cher. On trouve ainsi un modèle noté «bon» pour moins de 200 fr.
Jeannette Büchel / chr
Bonus web:petit traité sur les duvets
EN DÉTAIL
Les critères du test
Le Laboratoire Hohenstein, en Allema gne, a analysé, à notre demande, la qualité de dix édredons avec des plumes, en se basant sur les critères suivants.
1 / Qualité du remplissage: duvet et plumettes sont-ils de bonne qualité? Une partie du matériau ne répond-elle pas aux attentes (plumettes abîmées et plumes de poules)?
2 / Adéquation entre remplissage affiché et effectif: les déclarations du fabricant correspondent-elles au contenu? Y a-t-il autant de duvet et de plumettes qu’annoncé sur l’étiquette? Les proportions affichées sont-elles exactes?
3 / Qualité de l’enveloppe: le coutil est-il étanche ou laisse-t-il passer des plumettes?
4 / Résistance au lavage: les experts ont passé deux fois les édredons à la machine et au sèche-linge en respectant les consignes de lavage. Ils ont ensuite vérifié que le duvet soit encore bien réparti sur toute la surface de la couette et que les coutures aient résisté. Ils ont enfin mesuré si l’étoffe avait rétréci.
5 / Volume de remplissage: Quel est le volume de duvet et de plumettes? Plus il est élevé par rapport au poids, meilleure sera la qualité de la couverture.
6 / Adéquation entre poids affiché et effectif: le poids effectif du remplissage correspond-il à ce qui est annoncé sur l’étiquette?