L’épidémie de grippe aurait atteint son paroxysme selon l’Office fédéral de la santé publique. La semaine dernière, 449 consultations pour 100'000 habitants étaient signalées en moyenne. Cette année, le virus se montre particulièrement virulent et généralement accompagné d’une toux persistante qui peine à s’en aller. De nombreux malades se tournent donc vers les tisanes contre la toux ou pectorales pour guérir plus vite. Celles-ci contiennent généralement de la mousse d’Islande, de la racine de guimauve, du thym, du lierre ou encore du réglisse.
Quantités de plantes trop faibles
Oui mais voilà, selon Martin Koradi, phytothérapeute à Winterthur, les mélanges vendus dans les grandes surfaces, comme Migros, les drogueries et les pharmacies se révèlent peu efficaces car «ils contiennent de trop faibles quantités de chaque plante». Un sachet de tisane pectorale et antitussive Sidroga, par exemple, ne renferme que 0,08 g de mousse d’Islande ou de racine de guimauve. Or, selon le spécialiste il en faudrait entre 1,5 et 2 g par tasse pour qu’un effet se fasse sentir. Soit environ 20 fois la quantité contenue dans le breuvage. Interpellé, le fabricant rétorque que l’efficacité et l’innocuité de son produit ont été testées.
La chimie n’est d’aucun secours
Et ce n’est pas tout! Toujours selon Martin Koradi, les mélanges de plantes qu’on retrouve dans les thés ne sont pas forcément heureux. Il est en effet déconseillé de combiner des herbes médicinales, même efficaces, contre différents types de toux. «Une toux sèche ne se soigne pas de la même manière qu’une toux grasse», précise-t-il. Dans le premier cas, le médecin recommande de boire trois à cinq tasses d’infusion de mauve par jour. La mousse d’Islande, la racine de guimauve et le plantain lancéolé sont également indiqués.Pour évacuer le mucus et désencombrer les bronches le thym et le lierre sont en revanche plus adaptés.
Les médicaments issus de la chimie n’ont guère plus de résultats. Ils n’accélèrent aucunement la guérison et s’accompagnent souvent d’effets secondaires. Ceux à base de codéine et de dextrométhorphane posent particulièrement problème. Employés pour calmer le réflexe de la toux, ils peuvent créer une dépendance. L’efficacité des remèdes contenant des agents mucolytiques, comme la bromhéxine, l’acétylcystéine ou l’ambroxol n’a pas non plus été démontrée à ce jour. Selon les experts, boire beaucoup de liquide présente autant d’avantages. Respirer lentement et profondément aide également à soulager les voies respiratoires.
On ne le sait pas forcément mais une toux due à un refroidissement dure en moyenne trois semaines. Il faut en revanche consulter le médecin si de la fièvre ou un essoufflement rapide apparaissent ou encore si le malade se sent vraiment mal.
Sonja Marti / cg