Nous avons souvent souligné les avantages, tout comme les limites du fédéralisme suisse, où le pouvoir est réparti entre un Etat central, 26 cantons et 2352 communes. Sans vouloir en rajouter une couche, les récentes votations fédérales sont venues nous rappeler que la frontière de la Sarine, si elle n’est pas aussi profilée que certains le prétendent, n’est pas un mythe pour autant.
Mais nul besoin de la franchir pour constater que, en Suisse romande déjà, l’autonomie régionale engendre des problèmes assez cocasses, parfois même choquants. En lisant le cahier central consacré aux déductions fiscales et à leurs répercussions sur le montant des impôts à payer, vous allez découvrir qu’une famille de même composition, ayant les mêmes revenus et pouvant faire les mêmes déductions, va devoir payer 3255 fr. au fisc de Genève, contre 10 161 fr. à celui de Delémont!
En étudiant, ensuite, chaque déduction du tableau général, ligne par ligne, vous allez cerner la sensibilité sociale, voire morale, de chaque canton. Exemple: le Valais encourage avec conviction les familles nombreuses, donc les enfants, mais se montre particulièrement pingre pour la soustraction de leurs frais de garde.
Pour finir avec ces mêmes votations fédérales, il sera intéressant de voir si les cantons vont suivre la Confédération, laquelle a prévu, dans le paquet concernant le fonds ferroviaire, de limiter la déduction pour les frais de transport à 3000 fr. pour l’IFD. Il serait étonnant que, là aussi, nous n’ayons pas 26 façons de régler le problème…
Christian Chevrolet