Médicaments: les Suisses sont des vaches à lait!
Les génériques dont le brevet a expiré sont 143% plus chers en Suisse qu’en Europe. Ils sont même six fois plus coûteux qu’aux Pays-Bas! Les médicaments originaux ne font guère mieux.
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Bon à Savoir
02.11.2017
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Yves-Noël Grin
Les années passent et le constat de Monsieur Prix ne change pas: les Suisses paient beaucoup trop cher les médicaments et les génériques dont le brevet a expiré. En comparant les prix avec ceux pratiqués dans 15 pays européens, les résultats sont frappants. Pour les génériques, les Suisses casquent 143% de plus que les Européens. Ce qui signifie qu’ils déboursent 20 fr. pour une boîte de comprimés vendue, en moyenne, 8.20 fr. en Europe. Prix qui s’effondre même à 3 fr. aux...
Les années passent et le constat de Monsieur Prix ne change pas: les Suisses paient beaucoup trop cher les médicaments et les génériques dont le brevet a expiré. En comparant les prix avec ceux pratiqués dans 15 pays européens, les résultats sont frappants. Pour les génériques, les Suisses casquent 143% de plus que les Européens. Ce qui signifie qu’ils déboursent 20 fr. pour une boîte de comprimés vendue, en moyenne, 8.20 fr. en Europe. Prix qui s’effondre même à 3 fr. aux Pays-Bas!
Pour les médicaments originaux, l’écart reste excessif bien qu’il soit moins marqué. En moyenne, ils sont 61% plus coûteux en Suisse qu’en Europe. En reprenant l’exemple d’un remède facturé 20 fr. dans notre pays, les Européenns ne le paient que 12.40 fr. Les mieux lotis, les Belges, voient la note tomber à 6.80 fr.
Immobilisme coûteux
En 2016 déjà, Monsieur Prix avait réalisé le même comparatif pour aboutir à des résultats semblables. Il avait alors fait une série de propositions dans l'optique de faire baisser les tarifs. Il suggérait notamment de mettre en place un système de prix de référence pour qu’un seul montant fixe soit remboursé par groupe de médicaments et génériques. Projet que le Conseil fédéral annonce d’ailleurs depuis 2014 et dont on n'a toujours pas vu la couleur.
L’abaissement des marges de distribution, l’examen annuel du prix de tous les médicaments, le remboursement des remèdes achetés à l’étranger font partie des autres pistes que le Surveillant des prix avait déjà esquissées en 2016 en soulignant l’urgence de la situation. Un an plus tard, rien n’a bougé ou presque. Immobilisme qui affecte les coûts de la santé et, par ricochet, les primes d’assurance maladie. L'industrie pharmaceutique, elle, peut continuer à se frotter les mains.
Yves-Noël Grin