Une paire d'Adidas à 25 fr., un iPhone à demi-prix ou du Viagra au rabais. Les contrefaçons touchent désormais une large palette de produits. Cette contamination peut paraître anodine aux consommateurs qui rapportent de l'étranger ou commandent sur le net des objets faussement griffés à moindre coût. Mais comme le souligne un documentaire de Geoff d'Eon «Contrefaçon: danger» (2013), le phénomène peut avoir des conséquences dramatiques.
On sait que de faux smartphones peuvent prendre feu ou exploser lorsque les batteries ne répondent pas aux normes de sécurité. Des imitations se répandent également dans les pièces automobiles comme les plaquettes de frein. Or, des tests ont démontré que la distance de freinage à une vitesse de 120 km/h pouvait alors s'allonger de 40 m!
Décès à la pelle
Dans son film, Geoff d'Eon pointe du doigt des dérives alarmantes. Car les faussaires ont même réussi à s'immiscer dans des domaines où la sécurité est primordiale. On pense, notamment, à l'industrie aéronautique qui, sous la pression des prix, a parfois voulu économiser dans l'entretien des appareils en utilisant des pièces de maintenance de piètre qualité. L'accident du Concorde près de Paris, en 2000, n'y est pas étranger.
Le secteur de la santé a, lui aussi, été touché de plein fouet par le phénomène. En 2006, 350 personnes sont mortes au Panama – dont des enfants – après avoir ingéré un faux sirop contre la toux. En 2012, 112 décès ont été enregistrés au Pakistan suite à la prise d'un pseudo remède pour le cœur. Et en Chine, pays où trois quarts des contrefaçons sont produites, on estime que 300 000 personnes décèdent chaque année en raison de faux médicaments!
C'est pourquoi il convient de ne pas se ruer aveuglément sur des produits a priori attractifs lorsqu'ils proviennent de canaux douteux. Faire des économies, c'est bien. A condition de ne pas les faire sur le dos de la sécurité et de la santé.
Marc Mair-Noack / yng