Arsenic inorganique, plomb, nickel, dioxines, PCB, acrylamide, furane, toxines T2/HT2, déoxynivalénol et ses dérivés. Comme le révèle une vaste étude menée pendant six ans par l’Agence nationale de sécurité alimentaire française (Anses), ces neuf substances sont problématiques dans l’alimentation des enfants de moins de 3 ans. Les quantités absorbées peuvent présenter un effet toxique en dépassant ce que l’on appelle la valeur toxicologique de référence. Il y a donc danger, même si ces expositions «ne sont pas systématiquement synonymes de survenues d’effets adverses».
Certaines de ces substances se forment lors des procédés de fabrication et de transformation des aliments. D’autres sont des mycotoxines présentes dans les céréales ou des polluants que l’on retrouve dans les poissons ou le lait animal. Parmi les différents aliments pointés du doigt: les préparations pour le 1er âge et les céréales infantiles (plomb, nickel, arsenic, mycotoxines, etc.), les pots à base de légumes (furane, acrylamide, etc,), les poissons (PCB, arsenic, etc,), les pommes de terre (acrylamide), les biscuits (acrylamide, etc,), les produits à base de chocolat (nickel) ou encore le lait de vache ou de chèvre (PCB, dioxines, etc,).
Eviter le lait et certains poissons
Comme solution, l’Anses estime «qu’il convient le plus souvent d’abaisser les niveaux de contamination des aliments principaux contributeurs». Cela passe par la maîtrise des procédés de fabrication et des rejets environnementaux, ou encore par la fixation/diminution des seuils réglementaires. Aux gouvernements et aux industriels d’agir!
Mais la balle est aussi dans le camp des parents, qui peuvent adopter quelques mesures concrètes:
- Les tout-petits sont davantage exposés aux contaminants avec une alimentation diversifiée qu'avec des préparations infantiles. L’Anses juge donc nécessaire de ne commencer la diversification alimentaire qu’à partir de l'âge de 6 mois. Après cette période, elle conseille de varier le régime et les sources d’approvisionnement pour ne pas consommer systématiquement les denrées les plus contaminées.
- Pour les enfants de moins de 1 an, proscrire le lait courant (vache, chèvre, etc).
- Les enfants devraient consommer du poisson deux fois par semaine, mais en variant les espèces et les sources (pêche, élevage). L’Anses recommande de limiter la consommation de poissons prédateurs sauvages (lotte, dorade, thon, etc.) et d’éviter, à titre de précaution, celle d’espadon, de marlin, de siki, de requin et de lamproie, en raison du risque lié au méthylmercure.
Sébastien Sautebin