Très pointilleuse dans la lutte contre le blanchiment, la Suisse exigeait jusqu’ici des documents d’identité officiellement certifiés pour autoriser l’ouverture d’un compte en ligne. Ce qui impliquait de se déplacer quand même pour obtenir un timbre sur la copie du passeport, à un tarif variant entre 18 fr. aux CFF et 25 fr. à La Poste. Certaines communes proposent cette prestations dès 5 fr.
La Finma, autorité de surveillance des marchés financiers, a adapté cette règle à la technologie existante dans une nouvelle circulaire qui entre en vigueur aujourd’hui. Les banques pourront, désormais, dialoguer par vidéo avec leur client pour l’identifier. «Attention, précise toutefois le porte-parole Vinzenz Mathys: l’image et le son devront être d’une qualité suffisante pour permettre l’identification et l’entretien sera enregistré».
Il faudra ainsi présenter à l’écran sa carte d’identité ou son passeport, dont la caméra devra être à même de pouvoir déchiffrer le code. Le collaborateur menant l’entretien auprès de la banque devra en outre vérifier l’une des marques optiques de sécurité tels qu’hologrammes, kinégrammes ou autres éléments d’impression avec effet de bascule.
Autre possibilité: envoyer à la banque une simple copie scannée du document d’identité. «Dans ce cas, précise Vinzenz Mathys, le premier virement effectué sur la nouvelle relation bancaire doit provenir d’un compte déjà existant en Suisse, ce qui garantit que le client a déjà dû montrer patte blanche et effectuer le processus d’identification selon les normes suisses.»
La balle est désormais dans le camp des institutions bancaires: à elles de mettre en place les dispositifs obéissant à ces nouvelles règles.
Complément du 21.03.2016: UBS a immédiatement réagi vendredi en proposant à ses clients d'ouvrir un compte en ligne par le biais d'une application spécifique sur leur smartphone.
Claire Houriet Rime