Une modification de l’Ordonnance fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (OPP 2), entrée en vigueur hier, 1er octobre 2017, est passée presque inaperçue. Sans doute parce qu’elle ne touche potentiellement que les personnes à haut revenu.
Pour être précis, elle ne concerne que les salariés qui gagnent plus de 126 900 fr. par an et auxquels les caisses de pension proposent des «plans 1e» pour tout ce qui dépasse cette somme. Plans qui ne sont rien d’autre que des stratégies de placement impliquant des risques variables selon leur composition (part d’actions, d’obligations, etc.).
Un choix qui peut coûter cher
Avec la modification d’ordonnance qui vient d’entrer en vigueur, les institutions de prévoyance peuvent reporter sur l’assuré les pertes ou les gains réalisés sur la stratégie de placement qu’il a choisie. Aussi, le salarié peut avoir beaucoup à perdre si le cours des actions qui composent son plan chute au moment où il prend sa retraite. Car sa caisse de pension ne sera tenue qu’à lui verser la valeur effective de son avoir de prévoyance.
La loi a néanmoins prévu quelques garde-fous pour protéger les assurés. Elle oblige notamment les institutions de prévoyance à leur proposer «au moins une stratégie de placement à faible risque». Elle exige aussi que les risques et les coûts de chaque plan soient clairement communiqués pour permettre à chacun de faire son choix en toute connaissance de cause.
Selon Markus Koch, de la fondation collective Gemini, le risque de placement des plans 1e est environ deux fois plus élevé que celui d'un fonds de pension standard. En revanche, les frais de gestion (0,3% chez Gemini par exemple) sont moins salés. Au final, il recommande d’opter pour une stratégie constituée de 50% d’actions et de 50% d’obligations pour un montant qui ne dépasse pas 1000 fr. par an.
Pascal Roth / yng