La présidente de la banque centrale américaine, Janet Yellen, a déclaré en fin de semaine dernière que la Fed allait augmenter, cette année encore, ses taux directeurs pour éviter une «surchauffe» de l’économie. Mais, comme dans ce domaine, l’activité américaine a dû faire face à un coup de mou durant le premier trimestre 2015, ce ne sera vraisemblablement pas pour juin, comme envisagé dans un premier temps.
Il n’empêche. Ces taux sont proches de zéro depuis 2008 et la simple confirmation d’une prochaine hausse inquiète tous les propriétaires qui ont opté pour les très avantageuses hypothèques Libor. Car le mouvement va évidemment, à court ou moyen terme, suivre en Europe et en Suisse. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les taux des hypothèques à long terme ont repris du poil à la bête, passant, pour une durée de 10 ans, de 1,6% à 1,95% en moyenne ces derniers mois. Pourtant, le Libor reste, lui, plutôt stable (–0,70% en moyenne). Mais les banques, qui ont des experts chargés d’anticiper une éventuelle hausse des taux, font de même avec leurs produits et les répercutent donc rapidement là où c'est possible.
Le problème, c’est que ces augmentations ne dépendent pas seulement de la conjoncture économique. Elles peuvent aussi être provoquées par d’autres événements, comme la récente décision de la BNS de facturer des frais pour placer de l’argent chez elle (taux négatifs), frais que les banques s’empressent de répercuter sur leurs clients, notamment ceux qui les contractent ou renouvellent une hypothèque fixe. Il faut donc faire la part des choses, ce qui n’est pas facile pour le petit propriétaire qui devra bientôt en savoir plus que les experts financiers…
Pour faire simple, le mieux est donc de s’astreindre à une règle de trading: fixer un seuil à partir duquel on transformera son produit Libor en hypothèque à taux fixe à la prochaine échéance possible. Par exemple 2,5% ou 3% pour une durée de 10 ans.
Christian Chevrolet