Des chauffe-eau qui dégagent des fuites de vapeur imprévues ou peuvent carrément éclater, des câbles d’alimentation pour ordinateurs capables d’engendrer des brûlures, ou encore des sèche-linges susceptibles de provoquer un incendie: les appareils électriques vendus en Suisse présentent parfois des défauts aux conséquences potentielles graves.
Or, selon un communiqué diffusé aujourd’hui, mardi 26 mai 2015, pas moins de 15% des matériels électrotechniques contrôlés par l’Inspection fédérale des installations à courant fort ESTI l'an dernier présentaient des défauts. Sur les 249 produits concernés, 106 induisaient des problèmes de sécurité.
En cas de danger pour l’utilisateur, l’ESTI a le pouvoir d’interdire toute mise en circulation ultérieure. L’an passé, elle a donc prononcé 34 interdictions ou suspensions. Parmi les objets concernés, des tubes LED sans protection contre le contact, des lampes LED, des luminaires, des adaptateurs de voyage non autorisés ou encore des machines pour faire de la barbe à papa. Le Bureau fédéral de la consommation a diffusé publiquement 17 rappels et informations de sécurité provenant de l'ESTI sur son site concernant des spas gonflables, alimentations électriques pour smartphones, stérilisateurs, luminaires, etc .
Recommandations de l’ESTI
Pour minimiser les risques d’accident, l’ESTI recommande de s’adresser à des fournisseurs sérieux disposant d’un service clients compétent en Suisse, de s’assurer que les modes d’emploi sont compréhensibles et que le produit a été certifié par un label de contrôle. Dans notre pays, les appareils électriques doivent être conformes à l’ordonnance sur les appareils électriques à basse tension (OMBT) mais il n’existe aucune d’obligation d’apposer un label de contrôle. Les labels suisses reconnus sont le «S+» de l’ESTI (liste ici) et le «SEV» d’Electrosuisse. Ils témoignent d’une certification effectuée par des tiers indépendants. Cela signifie que les rapports du laboratoire d’essai sont ensuite validés par un organisme certificateur indépendant, un gage indéniable de sécurité.
De ce fait, ils répondent à des exigences plus élevées que le label «CE». «Ce dernier est en fait une auto-déclaration, précise Peter Fluri, chef de la surveillance du marché de l’ESTI. Le fabricant déclare simplement que son produit est conforme aux règles techniques et le met sur le marché. On ne sait donc pas quels essais ont réellement été effectués».
A noter que certains produits vendus en Suisse sont munis de labels de contrôle étrangers, notamment du «TüV / GS» allemand. Au besoin, vérifiez la qualité du certificateur sur la toile.
Sébastien Sautebin