Une Classe A qui vaut des clopinettes
La mention «Classe A» sur les paquets de cigarettes ne dit rien sur leur qualité. Il s’agit d’un aspect purement fiscal.
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Bon à Savoir
17.10.2014
Dernière mise à jour:
06.07.2022
L'augmentation constante de l’impôt sur le tabac rend les cigarettes de plus en plus chères. Cette évolution a participé à la baisse de la consommation en Suisse, puisque le nombre de paquets vendu annuellement a chuté de 800 à 540 millions au cours des vingt dernières années. Mais d’après l’Office fédéral de la statistique, cela n’empêche pas le tabagisme de toucher une personne sur quatre dès l’âge de 15 ans.
Guerre des prix
Les comme...
L'augmentation constante de l’impôt sur le tabac rend les cigarettes de plus en plus chères. Cette évolution a participé à la baisse de la consommation en Suisse, puisque le nombre de paquets vendu annuellement a chuté de 800 à 540 millions au cours des vingt dernières années. Mais d’après l’Office fédéral de la statistique, cela n’empêche pas le tabagisme de toucher une personne sur quatre dès l’âge de 15 ans.
Guerre des prix
Les commerces font donc tout pour séduire les fumeurs restants. Denner, par exemple, vend désormais trois marques qui lui sont propres pour moins de 6 fr. Et chez Coop, on trouve des clopes appelées simplement 5.50 en référence à leur prix plancher. Et même certains cigarettiers vendent quelques produits 1 fr. de moins que le tarif de référence de 8.40 fr.
On peut se demander comment il est possible de vendre un paquet à 5.50 fr. Car selon l’Administration fédérale des douanes, il ne devrait rester que 84 centimes aux fabricants après déduction de toutes les taxes. La réponse? La production de cigarettes a un coût dérisoire, puisque les experts estiment que la production d’un paquet revient entre 25 ct et 40 ct selon les articles.
Classe A trompeuse
On pourrait néanmoins croire que les grandes marques vendent des produits d’une qualité supérieure en observant la mention «Classe A» qui y figure. Or, il n’en est rien, même si Philipp Morris prétend que c’est une indication «de haute qualité de fabrication et de production» par la voix de son porte-parole Julian Pidoux. Ses principaux concurrents, British American Tobacco (BAT) et JT International expliquent qu’il s’agit d’une désignation qui est historiquement liée à des questions fiscales aux Etats-Unis. «Ça n’a absolument rien à voir avec la qualité des produits», insiste Anna Guenter-Merryweather, porte-parole de BAT.
Roger Doëlly / yng