Un couple de Würenlos, dans le canton d’Argovie, ne s’attendait certainement pas à un tel revirement de situation de la part de la banque Migros. Il lui a, en effet, demandé de résilier une hypothèque à taux fixe d’une durée de 8 ans. Dans un courriel envoyé en mars dernier, l’établissement bancaire l’a informé qu’il lui en coûterait 15 917 fr., plus 400 fr. de frais de sortie, soit un montant total de 16 317 fr. Logique: le principe du taux fixe veut qu’il ne soit pas négociable en cours de durée. En cas de rupture, la banque prélève donc une pénalité.
Le prix de la liberté
Persuadé de pouvoir supporter ce montant grâce à la vente de sa maison, le couple conclut toutefois une nouvelle hypothèque auprès de la banque d’Argovie, dans l’optique d’acheter un nouveau bien immobilier. Bien mal lui en a pris! Un mois plus tard, la banque Migros lui a fait parvenir par courrier, le montant définitif pour la résiliation de son prêt hypothécaire, lequel a pris l’ascenseur pour finalement passer à 23 238 fr., ce qui représente tout de même près de 7000 fr. supplémentaires!
Nos lecteurs ont donc pris contact avec la société afin de connaître l’origine d’une telle augmentation. Au bout du fil, une employée a alors reconnu avoir commis une erreur de calcul. Elle aurait déduit les intérêts négatifs au lieu de les additionner. En effet, au moment de la résiliation, certaines banques facturent un intérêt négatif en sus. C’est le cas de la banque Migros, mais elle n’est pas la seule. Les banque CIC, Coop, Credit Suisse, Postfinance et Raiffeisen, notamment, ont la même politique.
Résiliation à éviter
Cet exemple démontre donc qu’il est rarement avantageux de résilier une hypothèque avant son échéance. En cas de dénonciation, la banque devra effectivement replacer le remboursement du crédit hypothécaire aux conditions du jour pour la durée résiduelle du prêt. Si le taux d’intérêt est plus bas, elle se retrouvera alors avec une perte sur son placement, mais elle devra aussi rogner sur sa marge. Comme les établissements bancaires ne sont pas des œuvres de charité, ils facturent cette différence aux clients.
Interpellée par notre rédaction, la banque Migros refuse d’entrer en matière sur un geste commercial. Elle dit regretter le désagrément occasionné à notre couple, mais rappelle que le montant annoncé n’avait qu’une valeur informative, ce qui était précisé dans le courriel que nos lecteurs ont reçu.
Ernst Meierhofer//CG