On s'en doutait, c'est aujourd'hui confirmé par l'expérience menée par une revue médicale renommée: une pause de quelques semaines sans alcool améliore significativement la santé de ceux qui y consentent.
Dix rédacteurs du magazine anglais New Scientist, tous consommateurs «normaux» d'alcool, y ont renoncé durant 5 semaines, tandis que leurs collègues n'ont rien changé à leurs habitudes. Un éminent spécialiste du foie a évalué leur foie, leur pression et leurs poids avant et après l'événement.
Le résultat a été à la hauteur de leur attente: les tissus gras du foie ont, en effet, diminués de 15% environ! Par ailleurs, les cobayes disent avoir clairement mieux dormi la nuit et déployé une activité accrue le jour.
L'expert a été le premier surpris d'un tel bénéfice en si peu de temps. Il ne se prononce pas, en revanche, sur sa durabilité lorsque le patient reprend sa consommation normale d'alcool.
Qu'importe. Pour David Fäh, spécialiste de la médecine préventive à l'Université de Zurich, l'incontestable dégraissement du foie est une chose, mais la prise de conscience qu'il est possible d'améliorer sa santé en diminuant l'alcool est encore plus importante. Une conclusion que partage Monique Portner-Helfer, porte-parole de Addiction Suisse, en soulignant toutefois qu'il ne faudrait pas que de possibles pauses justifient une consommation accrue le reste du temps…
La frontière est, en effet, vite dépassée. Les spécialistes estiment que les hommes ne devraient pas boire plus de deux verres de vin par jour (un pour les femmes) et observer une pause hebdomadaire de 48 heures au moins sans alcool. Car l'abus de vin, bière and Co, n'endommage pas que le foie. Il provoque aussi des dégâts au pancréas, au cœur et au cerveau.
Sonja Marti / cc