Un Suisse sur quatre est exposé à une concentration de radon supérieure aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Or, c’est un cancérigène avéré qui causerait annuellement 100 000 décès par cancer du poumon dans le monde. En Suisse, on estime qu’il provoque la mort de 300 personnes par an.
Révision en vue
Ce problème a, jusqu’ici, été sous-estimé dans notre pays. En témoignent les normes actuelles qui fixent un plafond à 1000 becquerels par mètre cube (Bq/m3), alors que l’OMS l’établit à 100 Bq/m3. La révision de l’Ordonnance sur la radioprotection, qui date de vingt ans, est donc nécessaire. Le projet de texte devrait être mis en consultation dans le courant de l’année 2015 avec un seuil ramené à 300 Bq/m3, en raison de la structure géologique particulière (Alpes, etc.) de notre pays.
Car c’est bien par le sol que ce gaz radioactif s’échappe. Inodore, il s’infiltre par les défauts d’étanchéité des fondations notamment. Selon Sébastien Baechler, responsable de la division Radioprotection de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), ce n’est pas directement le radon qui pose des problèmes de santé, mais les produits de sa désintégration. En résulte un rayonnement ionisant qui porte atteinte au patrimoine génétique des cellules de la muqueuse bronchique. On estime alors que le radon est responsable de 8% des cancers des poumons, soit le deuxième facteur de risque après le tabagisme.
Entre 70 fr. et 100 fr. la mesure
Fatalement, ce sont les anciens bâtiments qui posent le plus de problème. Il suffit parfois de revoir l’étanchéité de radier pour empêcher le radon de s’échapper du sol. Certaines régions sont également plus exposées que d’autres comme le montre la carte des communes établie par l’OFSP. Pour en avoir le cœur net, on peut s’adresser à un service de mesure* agréé par l’OFSP. La location du dosimètre et le résultat de l’analyse coûtent entre 70 fr. et 100 fr.
Yves-Noël Grin / Eric Breitinger
* Liste des services de mesure agréés