Son pouvoir sucrant est 37 000 fois supérieur à celui du sucre. Récemment autorisé par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), sous le numéro E369*, l'advantame porte donc à onze le nombre d'édulcorants autorisés sur le marché.
Selon l'Union européenne, il ne présenterait aucun risque pour la santé, mais aucune étude n'a été réalisée sur le long terme. Or, l'advantame est un dérivé de l'aspartame, un édulcorant qui reste controversé puisque, selon certaines études, il provoquerait des maux de tête et des migraines, tout comme il serait à l'origine de démangeaisons ou de dépressions. Pour John van Limburg Stirum, spécialiste en médecine complémentaire à Kilchberg (ZH), il n'est dès lors pas exclu que l'advantame ait des effets similaires.
La porte ouverte à l'obésité
Les édulcorants sont souvent employés dans les mets allégés comme les yogourts. John van Limburg met en garde: d'après lui, nombre d'entre eux ont un arrière-goût très sucré. Les personnes qui en consomment beaucoup rendent donc leur sens du goût moins aiguisé. Par conséquent, elles ont besoin de toujours plus de sucre pour que l'aliment continue à avoir un goût aussi doux. «C'est la porte ouverte à l'obésité», affirme le médecin. Un avis que partage également le spécialiste allemand des denrées alimentaires, Hans-Ulrich Grimm.
Des études auraient aussi démontré que tout comme le sucre, les édulcorants augmentent la concentration d'insuline dans le sang. Plus récemment, un article paru dans la revue Nature a révélé que le métabolisme des souris nourries aux édulcorants s'est mis à réagir comme celui de patients diabétiques, après onze semaines seulement. Enfin, une recherche menée sur 400 personnes a conclu que plus on mange d'édulcorants, plus on a de chance de devenir diabétique.
La société japonaise Ajinomoto, fabricant de l'Adventame mais qui est aussi le plus gros producteur d'aspartame au monde, prétend que ces deux édulcorants ne présentent aucun risque pour la santé. Selon elle, les molécules à partir desquelles ils sont fabriqués sont également présentes dans les aliments à l'état naturel.
Pour l'heure, aucune denrée commercialisée en Suisse ne contient cet édulcorant. Jusqu'à quand? Personne ne le sait.
Christian Egg/cg
* L’application «Codes E» renseigne sur les additifs alimentaires et sur les édulcorants notamment. En entrant simplement le code mentionné sur l’étiquette, on apprend notamment, les risques encourus et les éventuelles contre-indications. A télécharger dans notre rubrique Multimédia