Visionner une vidéo, écouter une chanson en streaming ou faire une simple recherche sur la Toile requiert une connexion de qualité. Mais qu’est-ce que la qualité d’un accès à internet?
Depuis des années, les fournisseurs jonglent avec des promesses chiffrées ou imagées: «250 Mbit/s» par-ci, «1 Gbit/s» par-là ou «surfez toujours à la vitesse maximum», «comme une fusée», etc.
Concrètement pourtant, tout cela ne dit pas grand-chose aux consommateurs et la plupart ne connaissent d’ailleurs pas le débit annoncé de leur connexion. Au final, celles et ceux qui veulent le meilleur – ou le moins d’ennuis – finissent par choisir les paquets les plus onéreux. Or, notre test démontre que c’est inutile, puisque la majorité des internautes n’obtiennent jamais les valeurs promises et payées... Ce constat n’étonne même pas les fournisseurs d’accès, comme Swisscom ou UPC Cablecom.
Ce manque de transparence est aussi décrié au niveau européen. Selon les résultats d’une enquête sur le terrain que vient de livrer la Commission européenne, la Suisse est à la traîne pour la performance de la bande passante à très haut débit, loin derrière les pays de l’Europe du Nord et juste après la France, l’Espagne et la République tchèque. En revanche, notre pays caracole en tête pour les tarifs de l’accès à internet, comme le dénonçait déjà Stefan Meierhans, le surveillant des prix, dans son analyse qui remonte à 2011.
Depuis, les offres groupées se sont multipliées. En liant la téléphonie, la télévision et le surf, les opérateurs brouillent les pistes et rendent encore plus complexes les possibilités de comparaison. Seule certitude: une fois de plus, les consommateurs suisses paient, au prix fort, des prestations qui ne leur sont même pas entièrement fournies.
Zeynep Ersan Berdoz