L’affaire, relayée par l’émission alémanique Kassensturz en avril 2013, a fait grand bruit outre-Sarine. Quatre écolières argoviennes de 14 ans désiraient se rendre de Brugg à Killwangen en train. Les différentes options proposées par l’automate leur semblant trop compliquées, elles avaient acheté leur billet aller-retour au guichet.
En revenant, les quatre ados ont pris, sans intention de tricher, un train circulant par Mellingen alors qu’elles auraient dû passer par Baden en fonction des zones comprises dans leur billet. Les deux variantes comportent en fait quatre zones et coûtent le même prix! Mais, sur ces fameuses quatre zones, une est différente… Une raison qui a suffi au contrôleur pour infliger à chacune une amende de 75 fr.! La médiatisation de l’affaire a entraîné des réactions outrées et l’ex-régie fédérale a annulé les contredanses.
Plus de compréhension
En fait, la problématique des zones faisait déjà l’objet d’une réflexion juridique, lorsque ce mini-scandale a éclaté. L’Office fédéral des transports (OFT) souhaitait évaluer la pertinence d’infliger des amendes dans ce genre de situation. Les entreprises de transport ont pu éviter une décision formelle de l’OFT en annonçant une politique plus souple. «Le cas des jeunes filles et les discussions qui ont suivi avec l’Office fédral des transports nous ont, en fait, conforté dans l’intention que nous avions déjà d’être plus accommodants en matière d’exactitude des titres de transport», explique Donatella Del Vecchio, porte-parole des CFF.
Cette dernière reconnaît que le choix d’itinéraire des billets de zone sont parfois trop compliqués. En conséquence, l’ex-régie fédérale a commencé à simplifier l’affichage de ces itinéraires sur ses automates. Dans un proche avenir, un système tarifaire centralisé pour les transports publics pourrait aussi simplifier la vie des utilisateurs. Mais, d’ici là, les CFF se veulent plus «accommodants». Concrètement, cela signifie par exemple qu’un client qui s’est, par «méconnaissance du réseau», trompé de billet n’est plus amendé et ne paie pas de supplément. A condition, évidemment, que les destinations de départ et d’arrivée ainsi que le prix soient identiques. Si celui-ci diffère, une «solution individuelle» est trouvée pour chaque cas. Après la répression, les CFF revendiquent désormais la «cool attitude», du moins quand leurs clients ne cherchent manifestement pas à frauder.
Marco Diener / seb