Le centre international de recherche sur le cancer (Iarc) a classé l’herbicide glyphosate ainsi que les insecticides diazinon et malathion comme «cancérigène probable pour les humains». Les insecticides tetrachlorvinphos et parathion sont, eux, considérés comme «cancérigène possible pour les humains».
Cette décision n’a aucune conséquence contraignante pour les Etats. «Il convient aux gouvernements et aux autres organisations internationales de recommander des réglementations, des légisaltions ou des interventions de santé publique» relève l’Iarc dans son communiqué.
Le basilic et le persil n’en contenaient pas
Or, il y a un mois, Bon à Savoir a analysé la présence de pesticides dans treize bouquets de basilic et persil vendus en grande surface. Le laboratoire a traqué près de 400 substances, dont le diazinon, le malathion, le parathion et le tetrachlorvinphos. Fort heureusement, aucune de ces quatre substances n’a été trouvée parmi nos achats.
Nous n’avions, en revanche, par recherché le glyphosate: «On ne le trouve généralement pas dans les denrées alimentaires, note Didier Ortelli, chimiste cantonal délégué à Genève qui a effectué les analyses. C’est un herbicide tellement puissant qu’il n’est pas utilisé sur les plantes, car il les ferait mourir. On s'en sert plutôt en fin de culture pour désherber. Cela dit, on pourrait en trouver sur du maïs, car la firme Monsanto, qui a développé le glyphosate, a également créé un maïs génétiquement modifié avec lequel il peut être utilisé».
Monsanto justement, a réagi très rapidement à l’annonce de l’Iarc. Dans son communiqué, la multinationale américaine désapprouve cette classification, notamment parce qu’elle ne se fonderait sur aucune étude nouvelle. Selon Monsanto, l’Iarc aurait exclu de nombreuses études concluant que le glyphosate ne présente pas de danger pour la santé. La société rappelle aussi que l’Iarc a déjà classé dans les cancérigènes possibles ou probables le café, les téléphones portables ou encore l’extrait d’aloe vera.
Préférer le bio, mais c’est plus cher
Pour les personnes sensibles au problème des pesticides, la récente enquête de Bon à Savoir a montré que les basilics et persils analysés renfermaient parfois de nombreux pesticides mais en faibles doses, bien inférieures aux valeurs de tolérance fixées en Suisse. Certaines plantes, toutefois, n’en contenaient aucun. Il est, malheureusement, impossible de le savoir lorsqu’on les achète. Si l’on veut se prémunir des pesticides, la seule solution – sans garantie absolue toutefois – consiste à acheter des produits bio, mais ces derniers sont souvent bien plus chers.
Sébastien Sautebin