Plus de 700 différentes bactéries peuplent l’intérieur de nos bouches. Or, certaines d’entre elles sont à l’origine de caries, d’une mauvaise haleine ou encore d’inflammations des gencives. Se brosser les dents et passer un fil dentaire sont certes des gestes efficaces pour nettoyer la plaque dentaire, mais ils n’empêchent pas toujours les bactéries de proliférer dans d’autres endroits.
C’est là que les bains de bouche entrent en jeu. Composés de fluor et d’autres agents antibactériens (huiles essentielles, chlorhexidine, etc.), ils permettent de nettoyer les moindres recoins de la bouche après un rinçage de 30 ou de 60 secondes. C’est du moins ce que promettent les fabricants.
Pour en avoir le cœur net, Bon à Savoir a donc demandé au laboratoire SGS Institut Fresenius d’analyser les performances de quinze produits disponibles dans les grandes surfaces ou les drogueries (lire encadré). Si le résultat est correct pour certains, un tiers d’entre eux se sont montrés peu efficaces.
Cinq mauvais élèves dans le lot
Les deux articles de Listerine sortent grands vainqueurs du test (voir tableau). La version Protection Dents et Gencives obtient même l’appréciation globale «très bon». Le second, nommé Zero, est un peu moins performant sur le critère «Champignons et autres bactéries», mais reste néanmoins de bonne facture. Meridol, le bain de bouche le plus cher du panel à 1.99 fr. les 100 ml, est aussi qualifié de «bon», mais avec des résultats moins brillants que les deux leaders.
En queue de classement, on retrouve cinq concurrents qui n’ont pas obtenu la note moyenne. Il s’agit des marques Dentofit, Nevadent, Spar, Candida et Signal. Ils ont tous été jugés insuffisants sur leur capacité à éliminer des bactéries (cariogènes et autres) et des champignons, que cela soit après un rinçage de 30 ou de 60 secondes. C’est le cas également de l’échantillon SensiDent Mint. Mais celui-ci écope malgré tout d’un «satisfaisant» grâce à sa bonne teneur en fluor et à son action sur les germes présents dans la salive et sur la langue.
Les marques brandissent leurs propres tests
Les fabricants défendent leurs articles. Pour GlaxoSmithKline, qui produit l’Odol-med3 dont les notes sur le critère «Champignons et autres bactéries» sont au-dessous de 4, l’eau dentaire ne s’affiche que comme un antibactérien (cariogènes). Le consommateur ne peut donc pas s’attendre à ce qu’il soit efficace contre d’autres germes.
Mann & Schröder qui propose SensiDent Mint, critique, pour sa part, les conditions du test jugées trop dures. La société prétend qu’elle a fait évaluer ses solutions sur dix personnes pendant quatre semaines par un institut externe. Les résultats ont alors montré une réduction des germes oscillant entre 40 et 60%.
Gaba (Elmex et Meridol) et la filiale de Migros Mibelle (Candida) estiment que la méthodologie de notre test n’est pas réaliste. Des essais sur des volontaires ont montré que les produits tiennent leurs promesses, soutient le géant orange.
Enfin, les hard-discounters Aldi et Lidl expliquent que leurs bains de bouche servent principalement à maintenir l’équilibre de la flore buccale et à soutenir le nettoyage mécanique des dents.
Andreas Schildknecht / ld
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.
EN DÉTAIL
Critères du test
Le Laboratoire SGS Institut Fresenius (D) a mesuré la teneur en fluor des bains de bouche ainsi que leur capacité à tuer les différentes bactéries lors d’un rinçage de 30 ou de 60 secondes. Les tests ont été effectués selon les normes EN 1276, 1650, 13272 qui dictent les performances de désinfection sous certaines conditions. L’efficacité a été jugée sur les germes présents dans la salive et sur la langue ainsi que sur les bactéries suivantes.
- Le streptococcus mutans est l’un des principaux responsables du développement des caries.
- L’actinomyces odontolyticus est susceptible de causer des inflammations.
- Le mélange de micro-organismes contenant le candida albicans – qui peut causer des mycoses buccales – ainsi que le streptocoque oral et la bactérie lactique Leuconostoc mesenteroides favorisant les caries notamment.
Les tests ont été menés dans un environnement similaire à la cavité buccale, avec des protéines, du sang ainsi qu’un échantillon de germes.