La quatrième fois est la bonne: les douze casques que nous avons testés amortissent efficacement les chocs. Cerise sur le gâteau, ils restent en place même sous l’effet de la secousse. Ce n’était pas le cas lors des trois tests que nous avons précédemment effectués en 2001, 2007 et 2009: à chaque évaluation, entre deux et quatre modèles avaient alors été déclarés insuffisants d’un point de vue sécuritaire.
Cette année, les experts de l’EMPA (lire encadré) ont estimé qu’ils obéissaient tous aux normes de sécurité européennes. Leurs prix varient entre 26.90 fr., pour le modèle Best Price de Go On, et 229 fr., pour le Urban Lifstyle Piuma de Kask.
Un bémol toutefois: les résultats mesurés pour l’amortissement des chocs correspondent à une chute entre 16,5 km/h et 19,5 km/h. Dans la réalité, les cyclistes se déplacent plus rapidement, surtout lorsqu’une descente leur fait prendre de la vitesse.
Preuve en est qu’on peut éviter la commotion sans se ruiner, le casque le plus avantageux, le Best Price vendu 26.90 fr. chez Jumbo, fait honneur à son nom, puisqu’il se place en troisième place avec une note finale de 5. Il fait ainsi mieux que le 4.9 du Kask, le plus onéreux de la sélection. Ce dernier est en effet doté d’un clip de fermeture peu pratique et de lanières en cuir synthétique. Un matériau certes esthétique au premier abord, mais qui a l’inconvénient de faire transpirer inutilement le cycliste au moindre effort.
Pénalisés au test pratique
Un casque ne protège en outre que si on peut l’ajuster facilement. Or, c’est loin d’être toujours le cas sur les modèles de notre échantillonnage, comme l’a montré le test pratique réalisé avec le concours d’une dizaine de personnes rompues à la pratique de la petite reine. Aucune des coques de notre sélection n’a, par conséquent, décroché la note «très bon».
Même le vainqueur du test, le Lin de Scott, présente ainsi des défauts côté pratique. Les cyclistes ont notamment jugé que l’anneau intérieur qui entoure la tête était difficile à régler. De plus, la mollette qui permet de l’ajuster exerce une pression douloureuse sur la nuque.
Huit casques ont tout de même été qualifiés de «bon», les quatre autres étant relégués au rang de «satisfaisant» à la suite du test pratique. Nous avons ainsi retiré entre un demi-point et un point à la note finale des coques Best Price de Crosswave, Crane Pure de POC et Bora A94 de Leopard. Sur ces trois articles, les lanières se dérèglent toutes seules, aussitôt après avoir été ajustées.
De nombreux fabricants ont fait part de leur étonnement à la lecture de ces résultats. Coop ne comprend pas notre critique envers le Bora A94: «Nous n’avons jamais eu de problème à régler la mentonnière sur ce modèle.» Migros défend, quant à elle, le fermoir du Crosswave Best Price: «C’est un système simple mais éprouvé, comme on en trouve par millions sur les sacs à dos.» De son côté, Fuchs-Movesa qui distribue en Suisse le Bern Brentwood assure que les défauts signalés ont déjà été repérés. Les casques mis récemment sur le marché ont été améliorés en conséquence.
Andreas Schilknecht / chr
EN DÉTAIL
Les critères du test
- Sécurité: le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (Empa) à Saint-Gall a testé les casques en fonction de trois critères de sécurité basés sur les normes européennes. Les experts ont placé les casques sur la tête de mannequins pour mesurer, à l’aide de capteurs, l’impact d’un coup sur celle-ci. Ils les ont ensuite laissé tomber sur une enclume en acier, puis sur une arête simulant la bordure d’un trottoir. Les casques ont enfin été soumis à de fortes tractions pour mesurer la résistance des lanières en cas de choc.
- Test pratique: un rédacteur spécialisé au magazine alémanique Velojournal a testé les casques au quotidien avec une dizaine de cyclistes. Ils ont noté le réglage et la fixation des lanières, le maniement de la fermeture et le confort au porter.