Les résultats d’une récente étude publiée dans la revue spécialisée Pharmacoepidemiology and Drug Safety estime à 231 le nombre de morts subites associées, en France, en 2012, à l’utilisation de la dompéridone.
La revue médicale Prescrire avait d'ailleurs déjà tiré la sonnette d’alarme en début d’année 2014 en plaidant pour le retrait du marché de cette substance, car selon ses calculs, elle aurait causé «de 25 à 120 morts subites en 2012» (lire notre enquête online du 26.02.2014 «Faut-il bannir le Motilium?»).
Mesures européennes
Entre temps, une réévaluation européenne du rapport bénéfice/risque de la dompéridone, achevée en juillet 2014, a confirmé le risque d’effets indésirables cardiaques graves associés à la prise de ce principe actif. En particulier chez les personnes âgées de plus de 60 ans, les patients traités par une dose journalière de plus de 30 mg, ou en cas de prise d'autres médicaments ayant un impact sur le rythme cardiaque.
Ainsi, en septembre 2014, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en accord avec l’Agence européenne des médicaments (EMA), a publié de nouvelles recommandations d’utilisation.
Vers une harmonisation en Suisse
L’Institut suisse des produits thérapeutiques, Swissmedic, affirme de son côté que des mesures analogues à celles décidées au niveau européen sont en cours, voire déjà appliquées pour certaines. Les textes d’information (précautions, posologie, etc.) seront adaptés. Et selon son porte-parole, Peter Balzli: «Il est possible que la Suisse soit encore plus stricte en la matière». Affaire à suivre donc…
En attendant, il faut rester prudent et, en cas doute, ne pas hésiter à en parler avec son médecin.
Carole Despont
Lire également nos enquêtes du 04.02.2015 «Ecarter les médicaments à risque» et du 03.02.2014 «Des médicaments à proscrire».