Il y a, dans l’histoire de l’humanité, de grandes découvertes qui ont bouleversé l’évolution. La domestication du feu en fait partie. Elle marque aussi l’invention de la cuisine proprement dite. Ainsi, la cuisson des aliments a permis de réduire leur toxicité et d’en modifier le goût, la texture, la couleur et de les rendre plus digestes, tout en allongeant leur durée de conservation.
Des centaines de milliers d’années plus tard, la majorité des aliments que nous avalons sont également cuits. Et, même si le feu sert toujours aux grillades du week-end, c’est généralement l’énergie électrique qui est utilisée.
D’ailleurs, les ménages suis-ses consomment annuellement 1,2 milliard de kWh rien que pour la cuisson. Ce qui équivaut à 450 kWh par foyer, soit environ 10% de la facture de courant. Ainsi, chaque ménage débourse en moyenne 120 fr. par an pour cuire ses aliments.
Voici ce qu’on peut dire des différentes plaques électriques disponibles sur le marché.
> Plaque en fonte: elle est composée d’une résistance électrique intégrée à un élément circulaire en fonte. Cette technologie, relativement simple et bon marché, présente l’avantage d’offrir une très bonne résistance aux chocs et une fiabilité élevée. Et, en cas de panne, le remplacement d’une plaque n’est pas très cher. En revanche, la grande inertie thermique oblige le cuisinier ou la cuisinière à anticiper les réglages du feu.
Avec la fonte, il est nécessaire d’utiliser des casseroles avec un fond bien plat pour ne pas perdre en efficacité et afin que les plaques ne se déforment pas. Pour la cuisson d’un demi-kilo de pommes de terre, on estime la consommation électrique moyenne à 278 watt-heures (Wh).
> Vitrocéramique: inventée en 1974, cette technologie se base sur un «verre» vitrocéramique sous lequel rayonne une résistance électrique. Le matériau est une sorte de céramique vitreuse qui a la particularité de résister aux chocs thermiques. C’est cette spécificité qui permet de l’employer pour un plan de cuisson.
Plus réactive que les modèles en fonte et plus facile d’entretien, la vitrocéramique est également moins gourmande en énergie pour autant que le temps de cuisson soit court. Toutefois, elle résiste mal aux chocs, aux produits sucrés et les réparations sont plus coûteuses, voire très chères si le «verre» doit être remplacé. Pour cuire un demi-kilo de pommes de terre, on compte environ 248 wattheures soit 10% de moins qu’une plaque en fonte.
> Induction: ce système est aussi composé d’un «verre» en vitrocéramique sous lequel se trouve une bobine de fil de cuivre. Lorsqu’on fait parcourir dans celle-ci un courant à haute fréquence, elle génère un champ magnétique qui induira à tout objet métallique un courant qui a pour effet de l’échauffer.
Si cette technique possède de nombreux atouts, comme la rapidité de chauffe, la précision du réglage, l’efficacité énergétique, il faut également connaître ses inconvénients. Les appareils sont généralement plus chers et il est parfois nécessaire de remplacer sa batterie de cuisine, car seules les casseroles adaptées en matériaux ferromagnétiques réagissent.
Hormis les bobines de cuivre, ces dispositifs comprennent plusieurs modules électroniques qui augmentent considérablement le prix d’une éventuelle réparation. Pour cuire un demi-kilo de pommes de terre, on table, en moyenne, sur 222 wattheures, soit respectivement 20% de moins que son ancêtre en fonte et 10% de moins que la vitrocéramique.
Très imporante, la casserole
Les plaques en vitrocéramique ou à induction permettent donc de réaliser des économies d’électricité qui, selon la durée de la cuisson et le modèle, peuvent aller de quelques francs à 20 fr. par an. Si l’on table sur une durée de vie de 15 ans de la cuisinière, cela peut donc représenter une économie d’environ 300 fr.
Ce qu’il ne faut pas oublier non plus, c’est que de bonnes casseroles utilisées avec un couvercle participent grandement aux économies d’énergie. Si 426 watt-heures sont nécessaires pour cuire notre demi-kilo de patates avec une casserole ouverte, il ne faut plus que 248 Wh si l’on prend soin de mettre un couvercle. Et, avec une casserole isolée et couverte, on tombe même à 105 Wh!
Christophe Inaebnit