Le massacre des poussins continue
Les poussins mâles des races pondeuses sont gazés immédiatement après leur éclosion. Y compris dans les élevages bio.
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Bon à Savoir
11.09.2015
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Darko Cetojevic
Chaque année près de 2,5 millions de poussins mâles sont tués en Suisse, selon l’organisme de défense des animaux Quatre Pattes. Leur faute? Ils ne pondent pas d’œufs et les éleveurs ne veulent pas les engraisser car ils ne conviennent pas comme poulets de chair destinés à la consommation. Résultats: à peine sortis de leur coquille, les malheureux sont séparés des femelles puis endormis au dioxyde de carbone avant d’être gazés. Selon Quatre pattes «l’...
Chaque année près de 2,5 millions de poussins mâles sont tués en Suisse, selon l’organisme de défense des animaux Quatre Pattes. Leur faute? Ils ne pondent pas d’œufs et les éleveurs ne veulent pas les engraisser car ils ne conviennent pas comme poulets de chair destinés à la consommation. Résultats: à peine sortis de leur coquille, les malheureux sont séparés des femelles puis endormis au dioxyde de carbone avant d’être gazés. Selon Quatre pattes «l’industrie se rend responsable de ce massacre en privilégiant les poules à hautes performance de ponte».
Or, l’exemple de l’Autriche le démontre: le gazage des poussins, véritable non-sens écologique, n’est de loin pas une obligation. L’association faîtière du bio et le commerce alimentaire de détail ont en effet signé un accord, qui entrera en vigueur au mois de décembre prochain, dans lequel ils s’engagent à ne plus tuer les poussins mâles après leur éclosion.
Les poules pondeuses seront remplacées par des gallinacées dites à double usage. Développées par Quatre Pattes et la marque bio autrichienne Ja! Natürlich, celles-ci produisent des œufs certes plus petits, mais les femelles et les mâles ont l’avantage de pouvoir être tous deux consommés.
Julie Stillhart de l'organisme Quatre Pattes en appelle donc au bon sens de la Suisse et demande d’en faire de même. A l’heure actuelle pourtant, seuls quelques projets isolés recourent à ce type de poule. C’est le cas notamment du label KAG Freiland et de la Coop. Une tentative similaire est en cours dans une exploitation bio à Trubschachen, dans le canton de Berne, nous a également indiqué Bio Suisse, la principale organisation d’agriculture biologique en Suisse.
Les consommateurs suisses devront donc attendre encore avant de pouvoir avaler des œufs «éthiques».
Darko Cetojevic/cg