«J’ai acheté pour mes enfants un snorkel Tribord Easybreath. Or, le maître-nageur de la piscine du Locle nous a interdit de l’utiliser dans le bassin. Est-ce du zèle ou de l’ignorance?», se demande Gilles Guyaz, surpris de cette intransigeance, puisque le snorkel permet justement de respirer par le nez.
«Ce masque est muni d’une bille qui stoppe l’arrivée d’air sous l’eau, explique Patrick Maire, responsable de la piscine Le Communal, au Locle. Si le mécanisme se bloque, l’enfant risque de paniquer au moment de reprendre son souffle à l’air libre. Nous interdisons du reste tous les tubas de ce type».
«Le mécanisme de cet accessoire est dangereux», renchérit Cornelia Bühlmann de la Société suisse de sauvetage. De plus, comme l’écran recouvre tout le visage, il n’est pas possible de se pincer le nez en soufflant pour décompresser et soulager la pression sur les tympans. Il est donc impossible de plonger en apnée, une activité du reste déconseillée sur le site du fabricant qui réserve l’accessoire au snorkeling en surface.
Autre inconvénient prohibitif: comme le volume d’air contenu dans le masque est important, la pression sur le visage devient très inconfortable dès qu’on descend à 1m de profondeur seulement. Sans parler du temps nécessaire à enlever le masque en cas de crise de panique ou d’arrêt respiratoire.
Les sites de plongée ne recommandent pas non plus le nouvel accessoire. En outre, comme on respire par la bouche par réflexe dès qu’on fait un effort, le principal argument en sa faveur tombe… à l’eau. A noter que, dans la plupart des piscines romandes, l’autorisation des masques et tubas est soumise à l’autorisation des surveillants.
Notre lecteur, quant à lui, relativise le danger et utilise désormais l'accessoire en connaissance de cause: «Ce masque est appréciable pour qui sait l'utiliser. Il m'a permis de passer un après-midi dans l'eau à ramasser des bouteilles en verre jetées à l'eau. Très pratique!»
Claire Houriet Rime