«La plupart des sites de baignade européens bénéficient d’une excellente qualité de l’eau», résumait récemment l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). Jugez-en plutôt: 83% des 22 000 sites analysés – mers, lacs, cours d’eau – dans l’UE, en Suisse et en Albanie ont été classés dans la plus haute catégorie («qualité excellente»). Seuls 2% ont été jugés de qualité insuffisante.
Parmi les bons élèves: Chypre, Malte, le Luxembourg, la Croatie ou encore la Grèce. A l’autre extrémité du classement, les états comptant la plus forte proportion de sites «insuffisants» sont l’Estonie (6%), les Pays-Bas (5%) et la Belgique (4%). Heureusement, ce ne sont pas forcément les destinations préférées pour des vacances balnéaires.
Un peu plus problématique, la France et l’Espagne comptent toutes deux 3% de lieux insuffisants. Comment savoir dès lors où l’on peut piquer une tête en toute quiétude? L’UE propose un site interactif qui indique les résultats par endroit. Une carte plus globale est aussi disponible.
Excellente situation en Suisse
Dans notre pays, aucun site n’a été jugé insatisfaisant. Sur 130 résultats, 122 sont excellents. Les huit restant sont tout de même «bons». Trois sont situés à Lausanne (VD), deux à Yverdon (VD), un à St-Sulpice (VD) et deux au Tessin (Astano et Ponte Tresa).
Etat néanmoins préoccupant
Le constat réjouissant de l’UE doit toutefois être relativisé: la liste n’est évidemment pas exhaustive et les prélèvements ont été réalisés l’an passé. De plus, le classement est effectué en fonction de la quantité de bactéries de deux types (entérocoques intestinaux et Escherichia coli), qui indiquent une pollution par les eaux usées ou les activités d’élevage et peuvent provoquer des vomissements et diarrhées en cas d’ingestion.
L’évaluation de la qualité des eaux de baignade ne prend par contre pas en considération les déchets et la pollution. «Alors que la plupart des sites de baignade sont suffisamment propres pour ne pas présenter de danger pour la santé humaine, les écosystèmes des cours d’eau européens sont, pour un grand nombre, dans un état préoccupant, soulignait ainsi récemment la Commission européenne. Le constat est clair en ce qui concerne les mers et océans d’Europe: il ressort d’une évaluation récente que les écosystèmes marins européens sont menacés par le changement climatique, la pollution, la surpêche et l’acidification».
Sébastien Sautebin