Il arrive, parfois, que de beaux projets de vacances tombent à l’eau à cause d’un malencontreux bobo. C’est l’expérience vécue par un de nos lecteurs: alors qu’il avait prévu de faire une randonnée à ski dans l’est du Groenland, une blessure au pied le force à renoncer à cette belle aventure.
Rapidement, sa grande déception fait place à la colère, lorsqu’il apprend que son assurance voyage ne lui remboursera que la moitié de la somme espérée. Raison invoquée: une annulation tardive!
Réclamer un engagement ferme du médecin
Tout a commencé en réalité 30 jours avant le décollage. Une fracture au gros orteil pousse notre lecteur à consulter son médecin. Le voilà rassuré: le spécialiste lui indique oralement que la blessure devrait disparaître avant le grand départ. Malheureusement, un autre contrôle, neuf jours avant le jour J, révèle que la guérison ne s’est pas réalisée comme prévue. Cette fois,le médecin rédige un certificat médical, sur lequel il précise que l’âge avancé du patient a joué un rôle sur son rétablissement. Notre lecteur s’empresse alors d’annuler son voyage.
Mais son assureur voyage lui reproche de ne pas avoir respecté le devoir qui incombe à tout assuré, celui «de diminuer le dommage effectif». Selon elle, notre lecteur n’aurait pas dû spéculer sur un éventuel rétablissement et aurait dû annuler son voyage tout de suite après la première visite médicale. Cela aurait permis une meilleure prise en charge du remboursement par l’agence de voyage. En effet, au vu de la résiliation tardive, l’organisateur n’a remboursé que 2700 fr. sur les 5400 fr. payés. Quant à l’assurance voyage, elle a finalement participé au remboursement des frais à hauteur de 800 fr. «en guise de geste commercial».
Dès les premiers symptômes!
On ne le répétera donc jamais assez: celui qui rencontre un problème médical avant de partir en voyage doit immédiatement en parler à son médecin et lui demander une attestation écrite, sur laquelle il confirme que le processus de guérison a de forte chance d’aboutir avant le grand départ. A noter que le certificat doit également spécifier le type de voyage prévu, car une personne est bien plus vite rétablie pour une excursion en autocar que pour une randonnée!
Celui qui peut présenter un tel engagement écrit n’a donc pas besoin d’annuler son périple. C’est ce que confirme le professeur de droit et expert en assurance voyage Vito Roberto: «Si le médecin peut assurer au patient que la blessure sera guérie à temps, on ne peut pas accuser l’assuré de violer son obligation de réduire le dommage.»
Mais attention: cela ne vaut que si le médecin peut le déterminer avec certitude. Dans le cas contraire, à savoir qu'il ne peut ou ne veut le garantir, ou s’il ne mentionne qu’un «possible rétablissement», l’assuré a meilleur temps d’annuler immédiatement son voyage ou, du moins, de prendre contact avec son assurance voyage.
Ernst Meierhofer/cd
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