La Commission européenne durcit le ton face aux conservateurs suspectés de perturber le système endocrinien. En avril dernier, elle avait interdit l’utilisation de l’isobutylparabène, de l’isopropylparabène, du phenylparabène, du benzylparbène et du pentylparabène. Une nouvelle réglementation s’attaque désormais à deux composants de la même famille: le butylparabène et le propylparabène.
Ces deux agents conservateurs seront totalement interdits dans les produits sans rinçage destinés aux sièges des enfants de moins de 3 ans (lire également notre test «Des substances préoccupantes pour les fesses de bébé», BàS 09/2014). Dans les autres cosmétiques, ils devront être utilisés avec davantage de parcimonie. La concentration maximale actuelle des deux substances – qui s’élève à 0,4% ou 0,8% selon qu’ils soient utilisés seuls ou mélangés – sera abaissée à 0,14%.
Ces nouvelles dispositions découlent d’une évaluation du comité scientifique pour la sécurité du consommateur. Elles s’appliqueront aux produits mis en rayon après le 16 avril 2015. Ceux qui sont déjà commercialisés bénéficieront d’un délai supplémentaire au 16 octobre 2015.
La MIT dans le collimateur
Bruxelles a également pris des mesures restrictives concernant la méthylisothiazolinone (MIT) et la méthylchloroisothiazolinone (MCI). Employés tous deux comme agents conservateurs en remplacement des parabènes, ils ne sont pas pour autant inoffensifs (lire notre article «Parabènes remplacés par pire», BàS 03/2014). Car s’ils ne présentent pas de risques hormonaux, ils ont un autre inconvénient majeur: leur fort potentiel allergique provoque des irritations, voire des eczémas. Aussi, la Commission européenne a décidé de les interdire dans tous les laits corporels et les produits sans rinçage à partir du 16 juillet 2015.
Et en Suisse?
En Suisse, il faudra patienter encore pour que de telles mesures entrent en vigueur. «Ces adaptations européennes seront reprises dans le droit suisse lors de la prochaine révision de l'Ordonnance sur les cosmétiques (OCos)», annonce Eva van Beek, porte-parole de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires. Mais pour l’heure, aucun calendrier n'a encore été fixé...
Yves-Noël Grin