Produit emblématique des magasins Migros, le thé froid colore en bleu le rayon boissons du géant orange depuis plus de 20 ans. Vendu à l’origine en briques de 0,33, 0,5, 1 et 2 l, il est proposé depuis la fin de 2010 en bouteille PET de 5 dl et de 1 l. «Les consommateurs apprécient de pouvoir la refermer, ce qui n’était pas possible avec les berlingots», explique la porte-parole du groupe, qui a lancé cet emballage en réponse à la demande de la clientèle. Mais ce changement se paie cher, puisque les 5 dl coûtent désormais 90 ct. contre 50 ct. auparavant.
Dans son magazine de novembre 2010, ainsi que sur sa plateforme Migipedia, l’entreprise se voulait rassurante: «La brique restera dans les rayons, à un coût inchangé de 50 ct.». Las! La cohabitation n’a duré que trois ans. Depuis le 1er janvier 2014, la version en PET de 50 cl a définitivement bouté hors du ring sa concurrente en carton. «Les ventes n’étaient plus satisfaisantes, car les clients préfèrent les bouteilles», se justifie Migros.
Pas plus écolo
Payer 80% de plus pour la même quantité de thé, est-ce bien normal? «Les emballages en PET sont plus chers à fabriquer», se défend Migros. Qui évoque aussi le coût du plastique qui entoure les flacons. Au point de faire augmenter le prix total du produit de 40 ct., alors que la bouteille d’eau minérale M-Budget coûte 25 ct.? «L’Ice Tea Migros, contrairement à beaucoup de ses concurrents, est infusé et non produit à partir de concentré. Par conséquent, il faut un emballage qui protège le contenu de la lumière», détaille le géant orange.
Il n’en reste pas moins que le consommateur n’a plus le choix. Il ne pourra que supporter le surcoût du conditionnement en PET. A moins de se rabattre sur le petit berlingot de 33 cl ou sur le grand d’un litre. Pour autant que ces deux ne subissent pas le même sort que celui de 5 dl! Pour l’heure, l’entreprise répond qu’elle n’a pas cette intention.
Inutile d’espérer, enfin, faire un geste pour l’environnement en payant un peu plus pour la version en PET. Même recyclée, elle n’est pas forcément plus écologique que les briques, si l’on tient compte de l’énergie nécessaire à sa fabrication.
Vincent Cherpillod