Mortelles, les maladies mentales
Les troubles psychiatriques réduisent davantage l'espérance de vie que la cigarette.
Sommaire
Bon à Savoir
27.06.2014
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Yves-Noël Grin
Il n'y a pas que les graves problèmes physiques qui affectent la durée de vie. Des chercheurs de l'université d'Oxford ont apporté la preuve que les maladies mentales sérieuses plombaient l'espérance de vie de 10 à 20 ans. C'est plus que le tabagisme qui ampute l'existence des fumeurs de 8 à 10 ans!
Suivi insuffisant
L'étude a évalué les risques de mortalité en se basant sur des analyses regroupant 1,7 million de personnes touchées par des problèm...
Il n'y a pas que les graves problèmes physiques qui affectent la durée de vie. Des chercheurs de l'université d'Oxford ont apporté la preuve que les maladies mentales sérieuses plombaient l'espérance de vie de 10 à 20 ans. C'est plus que le tabagisme qui ampute l'existence des fumeurs de 8 à 10 ans!
Suivi insuffisant
L'étude a évalué les risques de mortalité en se basant sur des analyses regroupant 1,7 million de personnes touchées par des problèmes psychiatriques. Publiés dans la revue World Psychiatry, les résultats montrent que les troubles bipolaires écourtaient la vie de 9 à 20 ans, la schizophrénie de 10 à 20 ans, les abus de drogue et d'alcool de 9 à 24 ans et la dépression chronique de 7 à 11 ans.
Pour le Dr Seena Fazel, de l'université d'Oxford, les raisons sont multiples. Il y a d'abord le comportement à risques qui caractérise souvent les patients psychiatriques: dépendance à l'alcool, aux drogues et plus forte exposition au suicide. Ensuite, il relève que les problèmes d'ordre physique ne sont pas aussi bien suivis et traités chez cette catégorie de personnes, ce qui aggrave le pronostic de nombreuses maladies comme le cancer, le diabète ou celles touchant au système cardiovasculaire.
Président du conseil de la fondation suisse Pro Mente Sana, Thomas Ihde n'est pas surpris par ces conclusions. Pour lui, la plupart des maladies mentales ont effectivement des incidences sur l'espérance de vie. Il ajoute qu'elles ont également un effet négatif sur l'organisme en faisant grimper l'hormone du stress dans le sang. Et selon lui, les psychotropes qui sont prescrits ont eux aussi de fâcheuses répercussions (diabète, surpoids, etc.).
Yves-Noël Grin / bjg