Trouver sa place de parking squattée au retour d’une longue journée de travail n’a rien d’agréable. Surtout quand toutes les cases du quartier sont déjà occupées. Dans l’impossibilité d’aller se garer ailleurs, l’un de nos lecteurs genevois, locataire d’une place au pied de son immeuble, décide d’appeler la police municipale pour faire enlever le véhicule indésirable. Mais l’arrivée des agents n’arrange rien: ils refusent de faire évacuer la voiture et expliquent au lésé que seul le propriétaire de la place est en mesure de donner cet ordre.
Seule option restante? Le locataire peut appeler une dépanneuse à ses frais, en espérant qu’elle accepte, et se retourner ensuite contre le propriétaire du véhicule pour se faire rembourser. Mais pour autant qu’il puisse le retrouver! Car relever le numéro de plaque ne suffit pas toujours: en effet, n’importe quel conducteur peut s’adresser au service des automobiles de son canton pour demander la non-publication de ses données personnelles à des personnes privées.
Locataires impuissants
En charge de la Police municipale, Antonio Pizzoferrato confirme: «Nous ne faisons que nous conformer à la loi genevoise. Pour que nous procédions à l’enlèvement d'un véhicule, il faut qu’une plainte soit déposée. Et dans un cas de violation d’une interdiction dûment signalée, seul le propriétaire de la place ou son mandataire a le droit de porter plainte», précise le chef du Service de la sécurité et de l’espace public de la ville de Genève. Dès lors, que peut faire un locataire? «Le plus simple est qu’il contacte sa régie ou le service d’immeuble, qui est souvent mandataire et donc habilité à porter plainte. Souvent, les agents passent eux-mêmes le coup de fil. Ils peuvent alors procéder à l’évacuation du véhicule dans des délais très courts».
Mais encore faut-il qu’elle soit joignable, ou que le service d’immeuble n’ait pas été délocalisé dans un autre bâtiment, sans quoi le locataire risque fort de rester totalement impuissant.
Pire dans le canton de Vaud
A la Police cantonale genevoise, la pratique est généralement la même: «Les agents peuvent refuser de faire enlever une voiture à la demande d’un locataire, même s’il peut prouver que c’est bien à lui que la place est louée», indique son porte-parole. D’autres témoignages montrent toutefois que, en pratique, certains agents se montrent plus souples et acceptent d’entrer en matière si le locataire présente le contrat de location de la place de stationnement.
Quant aux locataires vaudois, ils ne sont pas mieux lotis. La situation est même pire, puisque la Police cantonale n'intervient pas pour faire évacuer un véhicule garé sur un fonds privé. «Qu'elle soit locataire ou propriétaire, la personne lésée doit faire appel à la justice de paix», explique son porte-parole.
Vincent Cherpillod