Petit crédit: la publicité à peine muselée
Le Conseil national n'a pas souhaité bannir la publicité pour le petit crédit. Seules les formes jugées agressives seront interdites.
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Bon à Savoir
08.05.2014
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Yves-Noël Grin
Les petits crédits participent pleinement à la spirale de l'endettement qui touche toujours plus de Suisses. Les jeunes en sont les premières victimes, attirés par la possibilité d'obtenir facilement des liquidités. Et les établissements de crédit l'ont très bien compris en tapissant les murs d'affiches qui font miroiter les rêves matériels les plus fous.
Minuscules pas
C'est dans ce contexte que Josiane Aubert (PS/VD) avait déposé en 2010 une init...
Les petits crédits participent pleinement à la spirale de l'endettement qui touche toujours plus de Suisses. Les jeunes en sont les premières victimes, attirés par la possibilité d'obtenir facilement des liquidités. Et les établissements de crédit l'ont très bien compris en tapissant les murs d'affiches qui font miroiter les rêves matériels les plus fous.
Minuscules pas
C'est dans ce contexte que Josiane Aubert (PS/VD) avait déposé en 2010 une initiative visant à interdire la publicité pour le petit crédit. Ce matin, le Conseil national a accepté de revoir la Loi sur le crédit à la consommation, mais en édulcorant le projet de base. Il s'est prononcé en faveur de l'interdiction des formes de publicité agressives seulement. Une notion bien subjective que les acteurs de la branche seront chargés de définir entre eux par le biais d'une convention. Même l'interdiction de la publicité visant spécifiquement les jeunes n'a pas été retenue.
Siégeant pour la dernière fois au Conseil national, Josiane Aubert s'en va sans amertume. Pas plus déçue que surprise par la tournure du dossier, elle préfère relever les signaux positifs: «En Suisse, on sait que l'on avance par petits pas. Par sa prise de position, le Parlement a reconnu qu'il y avait un problème et qu'il fallait agir. C'est donc une avancée dans la bonne direction car, jusqu'ici, jamais il n'avait donné suite aux initiatives traitant de ce problème.»
Un peu d'espoir
Le dossier doit encore passer devant le Conseil des Etats. Bien que les espoirs soient maigres, on peut imaginer que la Chambre haute suive l'avis plus courageux du Conseil fédéral. Ce dernier était notamment favorable à une interdiction totale des réclames visant spécifiquement les jeunes. Il souhaitait également pouvoir intervenir si la convention ne définissait pas suffisamment la publicité agressive.
Yves-Noël Grin