Quoi de plus simple que de la sortir de son congélateur et de la mettre au four! Bien pratique, la pizza surgelée est un classique des plats tout prêts. Mais que cache-t-elle réellement dans sa composition?
En moyenne, elle contient entre 800 et 900 kcal. Pour rappel, l’apport énergétique nécessaire pour une population sédentaire oscille entre 1800 à 2500 kcal par jour. Une seule pizza surgelée remplira donc près de la moitié des besoins quotidiens. Elle est également très riche en sel, puisque certaines en renferment facilement 5 g. C’est énorme, sachant qu’une telle quantité représente la limite journalière conseillée par l’Organisation mondiale de la santé. Lorsqu’on regarde de plus près chacun des ingrédients (lire ci-dessous), le constat ne s’améliore guère. Un seul conseil si vous ne pouvez pas vous passez de ces produits préparés: lire les étiquettes et choisir les galettes les moins pires.
La pâte
Celle des pizzas surgelées contient généralement des graisses végétales. Il y a de fortes chances qu’il s’agisse d’huile de palme dont les défauts sont maintenant bien connus: production très discutable d’un point de vue écologique avec, notamment, la destruction des forêts indonésiennes, mais aussi un impact sur la santé. Car de telles graisses favorisent le risque cardiovasculaire lorsqu’elles sont consommées en excès. Certaines pâtes – généralement celles qui ne sont pas abaissées – sont réalisées avec de l’huile d’olive plus saine. Quant à l’eau et à la farine, deux ingrédients très peu coûteux, ils représentent parfois 50%, voire 60% du poids total! De quoi avoir l’impression de manger un sandwich… avec une tranche de pain au milieu.
Le fromage
Sa proportion peut fortement varier selon les marques. Ne croyez pas toujours être en face de mozzarella: le célèbre fromage italien est souvent complété d’Edam ou même parfois de substituts chimiques qui n’en auront ni l’aspect ni le goût. Et même si mozzarella il y a, sachez qu’elle est probablement fabriquée ailleurs qu’en Italie, notamment au Danemark ou en Allemagne, étant donné qu’elle n’est pas protégée.
Cet amalgame de produits laitiers représente entre 10% à 20% selon les pizzas, ce qui impacte la quantité de matières grasses présentes. Certaines galettes contiennent pas moins de 40 g de lipides. Or, les experts estiment que l’apport quotidien en graisses devrait se situer entre 60 g et 80 g.
La garniture
Ils ont beau s’appeler «de Paris», les champignons proviennent d’ailleurs. Parfois même de Chine, faisant de votre pizza «italienne» une véritable bombe en termes de bilan carbone.
Idem pour le jambon. La Finizza Prosciutto, par exemple, vendue chez Migros est flanquée d’un logo aux couleurs de l’Italie. Mais ne vous attendez pas à y trouver des produits transalpins. Selon l’étiquette, le porc provient d’Allemagne, du Danemark, de Belgique ou des Pays-Bas!
La traçabilité de la garniture est donc difficile à établir. Par conséquent, le moyen de production l’est également (conditions de travail, pesticides, etc.). Privilégier une pizza toute simple, de type mozzarella, et y ajouter des ingrédients frais de la région permet de manger la conscience un peu plus tranquille.
La sauce tomate
Les articles les moins chers ont tendance à utiliser du concentré de tomates dilué dans de l’eau. Le goût diffère de celui d’une vraie purée avec une note souvent plus acide. L’origine de ce composant, comme celle des autres d’ailleurs, est rarement mentionnée sur l’étiquette.
Dans un repas, la part de légumes devrait atteindre 120 g. Difficile d’en trouver un telle portion sur une pizza. On tourne plutôt autour des 60 à 80 g essentiellement présents dans la sauce tomate. Les experts en nutrition conseillent donc de manger de plus petites parts et de les accompagner d’une salade ou de légumes grillés, par exemple.
Loïc Delacour