C’est un outil indispensable pour venir à bout des boîtes de conserve de manière précise et nette. Voilà pour la théorie. Mais, au quotidien, les ouvre-boîtes vendus dans les commerces suisses sont-ils vraiment efficaces? Pour le savoir, nous en avons confié quinze au Laboratoire Ipi de Stuttgart (D) dont les prix oscillent entre 2.95 fr. et 55.90 fr. Leur facilité d’utilisation ainsi que leur robustesse ont notamment été évalués (lire encadré).
Verdict: deux modèles sont jugés «très bon». Il s’agit de l’Auto Safety de la marque Kuhn Rikon et du Safety de Zyliss (voir tableau). Légère déception en revanche pour celui de la marque WMF, le plus cher du lot. Les testeurs l’ont trouvé trop lourd. A moins d’être Monsieur Muscles, l’ouverture et le maintien des boîtes sont plutôt fastidieux. C’est pourquoi, il rate de peu la première place du podium et obtient la mention «bon» seulement. Les articles des marques Moha, Coop, Cucina & Tavola et Leifheit obtiennent la même appréciation. La majorité d’entre eux sont des ouvre-boîtes dits de sûreté. Ils exigent moins de force pour arriver à leurs fins et ne laissent pas de bords tranchants. Ils se lavent aussi plus facilement que les modèles à pince ou à ailettes, car ils n’entrent pas en contact avec la nourriture.
Gros défauts sur le modèle Ikea
Le Stäm vendu chez Ikea arrive de son côté bon dernier, avec une note finale de 3.8. Le produit souffre, en effet, de gros défauts.
Il est difficile, d’abord, de comprendre comment il fonctionne lors de la première utilisation. Ensuite, les poignées sont trop lisses et leur forme peu ergonomique. Enfin, on risque de se pincer les doigts en l’utilisant. Et pour ne rien arranger, après son emploi, les bords de la conserve sont également très tranchants. Par conséquent, il obtient l’appréciation «peu satisfaisant».
Le sel fait des dégâts
De son côté le Champion vendu chez Spar n’a pas non plus tenu ses promesses, contrairement à ce que son nom pouvait laisser présager. Les experts l’ont jugé «satisfaisant» seulement. Après l’immersion dans un bain d’eau salée, des traces de rouille sont apparues à plusieurs endroits. Et sa manipulation est devenue de plus en plus difficile au fil du test. Enfin, la nourriture peut s’incruster dans l’espace situé entre la roue coupante et la roue crantée. Et il sera difficile pour ne pas dire impossible de l’en délo-ger. C’est également le cas pour tous les ouvre-boîtes à pince ou à ailettes que nous avons mis à l’épreuve.
Une technique qui remonte à 1870
La majorité des fabricants que nous avons interpellés n’a pas souhaité s’exprimer sur les résultats de notre test. Michael Ung, directeur de Moha, précise toutefois qu’il est impossible d’éviter la rouille sur les ouvre-boîtes. Selon lui, la roue coupante doit avoir une certaine dureté. Par conséquent, elle ne peut pas être fabriquée en acier inoxydable.
A noter également que la plupart des modèles que nous avons testés fonctionnent selon une technique de coupe mise au point en 1870. Ce qui explique peut-être pourquoi ils ont été nombreux à obtenir l’appréciation «satisfaisant» seulement…
Andreas Schildknecht / cg
En détail
Critères du test
Nous avons soumis quinze ouvre-boîtes à l’Institut Ipi de Stuttgart (D) qui les a évalués selon les critères suivants:
- Test pratique: l’ouvre-boîte est-il facile à utiliser sans instructions? Est-il solide? Pour ce faire, les experts ont évalué les appareils à l’état neuf et après l’ouverture de 100 boîtes de conserve. Sont-ils plus difficiles à utiliser au fil du temps? Ont-ils rouillé après avoir été plongés dans un bain d’eau salée durant deux jours? L’ouvre-boîte se salit-il facilement et le nettoyage à la main est-il aisé? L’appareil glisse-t-il? Peut-on se pincer les doigts et se blesser? Permet-il d’enlever facilement le couvercle d’une boîte de conserve? Laisse-t-il des bords tranchants?
- Mesures: quel est l’effort nécessaire pour ouvrir une boîte de conserve? L’ouvre-boîte fonctionne-t-il en douceur?