Toujours plus de germes dans les saucisses
Les valeurs limites du nombre de germes autorisés dans les cervelas et autres charcuteries ont été revues à la hausse. De quoi mettre en cause la qualité microbiologique de certains produits.
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Bon à Savoir
09.09.2014
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Sabine Rindlisbacher
Le règlement sur l'hygiène détermine le nombre de germes autorisés dans les saucisses comme les cervelas ou dans le rosbif, le jambon et le fromage d'Italie. Et bien évidemment, plus il y en a, plus ces produits risquent d'être avariés. Jusqu'à la fin de 2013, les saucisses et les produits de salaisons cuits (jambon notamment), fabriqués et vendus par les bouchers eux-mêmes pouvaient comporter jusqu'à un million de germes par grammes. Mais, depuis cette année, l'Office fédéral d...
Le règlement sur l'hygiène détermine le nombre de germes autorisés dans les saucisses comme les cervelas ou dans le rosbif, le jambon et le fromage d'Italie. Et bien évidemment, plus il y en a, plus ces produits risquent d'être avariés. Jusqu'à la fin de 2013, les saucisses et les produits de salaisons cuits (jambon notamment), fabriqués et vendus par les bouchers eux-mêmes pouvaient comporter jusqu'à un million de germes par grammes. Mais, depuis cette année, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a considérablement rehaussé cette limite. Dorénavant, ces produits peuvent en renfermer jusqu'à 5 millions/gramme et, s'ils sont divisés en plusieurs portions, jusqu'à 10 millions de germes/gramme sont autorisés.
Problèmes d'hygiène
L'Union professionnelle suisse de la viande (UPSV) a publié l'année dernière des «recommandations pour la qualité de la viande et des produits carnés». Et, comme par hasard, les nouvelles normes d'hygiène introduites dans la loi par l'OSAV correspondent exactement à ces consignes. Bien évidemment, l'UPSV ne peut que se réjouir d'une telle prise de position. Du moment qu'un plus grand nombre de germes sont autorisés, les bouchers peuvent laisser leurs produits plus longtemps sur leurs étales et repousser les dates de péremption. Or, laisser traîner la viande n'est pas des plus hygiéniques, bien au contraire!
Dans le dernier rapport annuel du laboratoire cantonal bernois, la qualité microbiologique des viandes industrielles des boucheries a été vivement critiquée puisque près d'un échantillon sur trois contenait trop de germes. Un constat d'autant plus inquiétant qu'il est basé sur les anciennes valeurs, moins strictes qu'aujourd'hui. A l'époque, le laboratoire parlait de «gros problèmes», notamment dans les saucisses et les gelées. Imaginons ce qu'il en serait aujourd'hui…
Sabine Rindlisbacher / mt