Il faut se pincer pour y croire. Le jour même où les conseillers nationaux débattaient (brièvement) des tarifs d’itinérance en téléphonie mobile, deux employés de Swisscom distribuaient des prospectus sur l’offre de l’opérateur historique en matière de téléphonie mobile, de télévision et d’internet! Comment voter en toute indépendance dans ce contexte?
Nous avons demandé aux Services du Parlement s’il est courant que des entreprises viennent ainsi démarcher les députés. «Il ne s’agit pas d’un stand publicitaire de Swisscom mais d’une prestation d’information, une sorte de helpdesk ponctuel. Les stands de publicité sont interdits au sein du Palais fédéral,» précise Marie-Josée Portmann des Services du parlement.
«Nous avons fait un appel d’offres auprès des opérateurs de télécommunication afin que les parlementaires puissent bénéficier d’arrangements adaptés à leurs besoins et c’est Swisscom qui a obtenu ce contrat», poursuit la porte-parole. L’opérateur revient donc chaque année présenter, durant la session parlementaire, la palette des arrangements possibles.
Selon les Services du Parlement, seules deux autres entreprises ont accès au Saint des Saints: le groupe de restauration zurichois ZFV qui gère le café où les députés vont se récréer entre deux votes et, ponctuellement, Securitas. Nous voilà fixés: Bon à Savoir et Tout Compte Fait ne pourront donc pas, du moins dans un proche avenir, tenir un stand «d’information» aux portes du Palais.
Par ailleurs, entre publicité et lobbying, il n'y a souvent qu'un pas. Et Swisscom le franchit allégrément, puisque lorsque la rédactrice en cheffe de Bon à Savoir a demandé fortuitement aux personnes qui tenaient le stand ce qu'elle proposaient, elles lui ont spontanément laissé entendre qu'elles étaient également prêtes à répondre à toute question portant sur le roaming!
Claire Houriet Rime